Cette réponse d'Areva intervient un mois après que l'Etat ait relevé «un volume d'heures supplémentaires conséquent déclaré en 2011 par des salariés non cadres du service dans lequel un salarié non cadre s'est suicidé en janvier». Areva La Hague doit donc «ramener la durée du travail sur site et hors site du personnel aux limites maximales légales» et «mettre en place un système d'enregistrement automatique du début et de la fin de chaque période de travail».
Jusqu'ici les salariés déclaraient leurs heures sur un relevé, «nous allons donc mettre en place un système de pointage au sein de notre établissement et revoir le nombre d'heures supplémentaires effectuées» a confirmé Catherine Argant, directrice de la communication. De son côté, la section CFDT du site a déclaré dans un communiqué que «une solution rapide doit être trouvée pour respecter la législation sur la durée du travail sans remettre en cause l'accord 35 heures ou les horaires atypiques en vigueur sur l'établissement».
Suicides, «une priorité» pour Areva
S'appuyant sur un rapport interne de 2011, l'inspection du travail a aussi noté «un taux de fréquence des suicides au sein de l'établissement trois fois supérieur à la moyenne de la Manche, elle-même supérieure à la moyenne nationale». L'Etat a ainsi demandé à ce qu'un plan d'action sur la prévention des risques psycho-sociaux soit également mis en oeuvre. «Le suicide est un drame intime et complexe, assure Christine Argant. La prévention des risques psychosociaux est donc pour nous une priorité et un sujet pris très au sérieux». Elle tient néanmoins à spécifier qu'il n'existe «aucun lien avéré entre suicide et travail» puisqu' «aucune étude a été faite à ce sujet».
De l'opérateur au technicien, en passant par le personnel encadrant, «il y a eu 9 suicides ces trois dernières années, dont deux en 2012», explique Thierry Mouchel, secrétaire CFDT du CHSCT du site qui emploie directement 3.000 personnes. Mais «il faut éviter de faire un amalgame entre heures supplémentaires et suicides car nous n'avons jamais pu établir un lien solide entre les deux», prévient Thierry Mouchel. Jusqu'ici, un seul cas a permis de le faire. «C'était un cadre qui avait été promu et qui faisait beaucoup d'heures supplémentaires», précise le secrétaire CFDT.
«Des dispositifs de prévention existent déjà»
Seules des hypothèses sont possibles. «Il y a eu de nombreuses réorganisations au sein du site. Certains salariés ont été affectés à de nouveaux services et ont donc dû se former à un nouveau métier. Ces changements peuvent être à la source d'un malaise, de pressions, suppose-t-il .Mais n'avons jamais connu les raisons de ces décès qui ont tous eu lieu à leur domicile».
Depuis 2004, l'entreprise a mis en place plusieurs actions pour encadrer ses salariés. «Assistante sociale, infirmière, médecins, une vingtaine de personnes accompagnent les salariés sur le site. «Une psychologue du travail est aussi là à plein temps et nous organisons également des conférences à destination des salariés sur des thèmes comme l'alcoolisme et plus généralement sur les risques psychosociaux, précise la communicante. En fait, des dispositifs de prévention existent déjà mais s'il faut en faire davantage, nous le ferons».
Source (www.lefigaro.fr)
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