C’est la colère à tous les étages : agents de service, infirmiers, médecins… Dans l’enceinte du site Boulloche à Montbéliard, ils ne sont pas nombreux. Les personnels ont été réquisitionnés, surréquisitionnés, précise Nathalie Depoire. « La direction en a réquisitionné trois fois plus ». Cela n’a pas suffi à faire taire le malaise à l’hôpital. Aux fenêtres, le personnel resté en poste manifeste sa solidarité en pendant les draps et autres banderoles. Depuis des mois, les organisations syndicales dénoncent les conditions de travail, le stress, l’absentéisme qui explose et tirent la sonnette d’alarme.
En vain. « Nous ne sommes pas entendus, ni même écoutés ». En cause, le management de la nouvelle direction qui vient accentuer la souffrance au travail, affirment les syndicats qui ajoutent : « Nous ne voulons pas atteindre un point de non-retour avec des cas de suicides ».
À la veille des vacances, l’inquiétude se transforme en angoisse. Les remplacements ne sont pas prévus ou au compte-gouttes. Comment faire pour tourner sans mettre en danger les patients et sans aggraver encore les conditions de travail.
Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CHBM réuni hier matin n’a pas permis de sortir de ce qui apparaît de plus en plus comme une impasse. Avec en corollaire le risque bien réelle d’hypertension artérielle….
Preuve en est que la CGT annonce vouloir dès lundi «mettre des piquets de grève devant les deux établissements de Belfort et de Montbéliard.
La CFDT considère pour sa part, après quatre heures de réunion, que les problèmes majeurs sont restés sans réponse. « Face aux cas de harcèlement signalés, la direction réfléchit à la mise en place d’une procédure d’alerte. Pour le reste, on n’en sait pas plus ».
La Coordination Nationale des Infirmières (CNI) arrive aux mêmes conclusions. « Ambiance très tendue et pas de prise en compte de l’absentéisme et des risques psychosociaux ».
« Il y a un problème de management, cela suffit »
Pierre Moscovici a reçu, hier, un représentant de chaque organisation syndicale pour écouter leurs doléances. « Il y a un problème de management, de concertation et de dialogue. Je ne suis pas un coupeur de tête mais cela suffit. On s’écoute, on se parle », soutient le ministre de l’économie qui est le président suppléant du conseil de surveillance du CHBM. « Je ne suis pas d’accord avec vous sur tous les points » a-t-il ajouté devant la délégation. « Je ne suis pas le directeur de l’hôpital. Je sais qu’il a des budgets à tenir. Je parle de méthode ». Pierre Moscovici reconnaît qu’il y a urgence et qu’il faut aller très vite car « tous les indicateurs montrent que le climat est mauvais ». Et d’ajouter, par ailleurs, qu’il n’a pas de problème avec l’Agence régionale de santé « Nous ne sommes pas toujours d’accord mais il y a une écoute des élus ». Le clash lors de la cérémonie des vœux était « un avertissement » rappelle Pierre Moscovici.
Espace CHSCT, plateforme N°1 d'information CHSCT, édité par son partenaire Travail & Facteur Humain, cabinet spécialisé en expertise CHSCT et formation CHSCT.