Toutes les actualités du CSE-CSSCT

Le volailler Doux déplume ses salariés

Rédigé par adminChsct | 5 septembre 2012

La restructuration de Doux (4.100 postes en CDD et CDI) va faire très mal. Après avoir décidé de couper en deux le volailler en août, avec une période d’observation jusqu’au 30 novembre pour les branches poulets congelés destinés à l'export et produits élaborés, la justice se penche mercredi sur les offres de reprises partielles du pôle frais, chroniquement déficitaire. Sur les 1.700 salariés, les syndicats anticipent au minimum à 1.000 suppressions d’emploi. La direction a reconnu mardi soir que «le meilleur scénario» pourrait sauver 720 emplois (656 CDI et 64 CDD).

«L’attente est interminable», souligne Jean-Luc Guillart, délégué syndical central CFDT qui s’attend à une mise en délibéré du jugement du tribunal de commerce de Quimper (Finistère) avant une décision vendredi, ou, lundi au plus tard, date d'expiration de la poursuite d'activité. Dans le détail, 133 postes sur 244 pourraient être sauvés à Blancafort (Cher), 92 à Boynes (Loiret) sur 172, 135 à Pleucadeuc (Morbihan) sur 407 et 60 sur 178 à Sérent (Morbihan). Si les 303 emplois de Laval (Mayenne) seraient épargnés, les 253 employés de Graincourt (Pas-de-Calais) n’ont pas de repreneur tout comme les 20 personnes à Le Ponter (Vaucluse). L’incertitude règne aussi pour 115 salariés à La Vraie-Croix (Morbihan).

«C’est un fiasco, une casse sociale»

A l’image de Doux, la filière avicole française, leader en Europe, est frappée de plein fouet par la concurrence internationale. Et ce malgré les 55 millions d’euros versés l’an dernier par Bruxelles à Père Dodu qui en fait le premier bénéficiaire hexagonal de la Politique agricole commune (PAC).

Mais les syndicats, à l’image de la CFDT, dénoncent aussi l’incurie de Charles Doux qui n’a pas su, depuis des années, à leurs yeux, redresser le volailler. Pour les employés licenciés, l’addition sera lourde. «Il s’agit d’une population très fragile, peu qualifiée, située en zone rurale. Avec la hausse du chômage, nous sommes très inquiets», raconte Patrick Massard, secrétaire général de la fédération générale agroalimentaire CFDT. «C’est un fiasco. Une casse sociale», tempête Jean-Luc Guillart. A date, deux millions d’euros ont été arrachés pour le plan social, soit moins de 2.000 euros par personne. Résultat: «30 ans de travail chez Doux et on est licencié sans rien», conclut Jean-Luc Guillart.

Source (Mathieu Bruckmüller)

Espace CHSCT, plateforme N°1 d'information CHSCT, édité par son partenaire Travail & Facteur Humain, cabinet spécialisé en expertise CHSCT et formation CHSCT