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L'OCDE constate une baisse de la part du travail dans la valeur ajoutée

Rédigé par adminChsct | 11 juillet 2012

Sur les trois dernières décennies, la part du travail dans le revenu national a diminué dans la quasi-totalité des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans son rapport sur les perspectives de l'emploi, publié hier, l'Organisation déplore par ailleurs que le taux de chômage de l'ensemble de la zone devrait rester élevé. Les experts anticipent un taux proche de 7,7 % au dernier trimestre 2013, près des 7,9 % de mai 2012. Ce qui correspond à un nombre total de chômeurs de 48 millions environ au sein des pays membres.

 

Pour renouer avec le taux d'emploi observé avant la crise, il faudra créer 14 millions d'emplois environ dans la zone. Rien de surprenant donc que la part du travail ait diminué. La valeur médiane du travail est ainsi passée de 66,1 % au début des années 1990 à 61,7 % à la fin des années 2000.

Pression des délocalisations

Si la part salariale de 1 % les plus rémunérés a augmenté de 20 % ces vingt dernières années, elle s'est effondrée pour les moins qualifiés. Cette disproportion a un effet négatif direct sur la croissance puisque les individus les moins aisés ont généralement une forte propension à consommer et elle menace également la cohésion sociale. Le développement du progrès technique explique en partie cette évolution. Même si la diffusion des technologies de l'information et de la communication a permis d'augmenter la productivité, elle a également favorisé la substitution de machines aux travailleurs. L'intensification de la concurrence a aussi été déterminante, avance l'Organisation. La pression provoquée par les délocalisations et la concurrence des importations de pays à faible coûts de main-d'oeuvre sont responsables, à ses yeux, pour 10 % du recul de la part du travail dans les économies avancées. La privatisation d'entreprises depuis le début des années 1990, notamment dans les industries de réseau (énergie, transports, communications), a été responsable à hauteur de 33 % de la baisse de la part du travail.

La mise en place par les différents Etats d'un salaire minimum n'a pas joué en faveur du travail à long terme, la hausse du salaire minimum encourageant les entreprises à économiser la main-d'oeuvre, estime l'OCDE.

Pour changer la donne, les pouvoirs publics doivent investir dans le capital humain et renforcer la discipline fiscale, en révisant le rôle redistributif de la fiscalité pour vérifier que les plus aisés payent une juste part des prélèvements fiscaux.

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