« Je cours très vite ! »
Sur place, problème : selon notre enquête de voisinage, presque personne n’habite sur place mais beaucoup de salariés d’entreprises voisines y travaillent et des clients fréquentent l’endroit. La plupart des employés connaissent le risque Seveso de Stogaz mais tous ignorent totalement les consignes de sécurité à suivre en cas d’alerte. « En cas d’explosion ? Je cours très vite si je peux ! », répond tout sourire un salarié de MTF, boîte de « technique des fluides ». Serge Brevet, associé de MTF « depuis plus de dix ans » ignore la nécessité d’évacuer rapidement si possible, sinon de rester calfeutré, sans fumer. Pourtant, lors d’un incendie chez l’entreprise voisine (partie depuis) qui stockait des peintures, il avait fallu évacuer. Chez Charvet, installation classée comme tout gros stockeur de fioul et gasoil, toutes les voitures sont garées dans le sens d’un départ direct et rapide, mais c’est une préconisation liée à l’activité de la société. « On a beaucoup de consignes de sécurité chez nous, des vérifications et des visites régulières, mais en cas d’accident chez Stogaz, on ne sait pas » dit-on là. Autre voisin immédiat de Stogaz, Amazonia, salle de remise en forme, où l’ignorance des risques encourus est totale. Pas d’affichage pour les clients non plus.
Publicité interdite
L’enseigne Maringue Sagetat avec ses deux moyennes surfaces de vente côte à côte (l’une de salles de bain, l’autre d’articles de chauffage-sanitaire) est juste en face de l’entrée de Stogaz, tout en lui tournant le dos. « Nous n’avons pas le droit de faire de publicité pour nos magasins, le risque Seveso de Stogaz nous l’impose » indique Philippe Touzot, directeur d’agence. La raison ? Éviter qu’il y ait trop de monde sur site à la fois… et trop de dommages éventuels. Chez Maringue, deux conseillères de vente avouent méconnaître les consignes de sécurité alors que, comme chez Charvet, Stogaz est client de la maison. « Je suis moi-même membre du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), la question des consignes en cas d’alerte n’y a jamais été abordée » admet Philippe Touzot. Il y a bien l’hôtesse d’accueil qui, interrogée, répond : « Je suppose qu’il faut qu’on se confine ? » Exact mais insuffisant : connaître la sirène d’alerte (hurlements successifs d’une minute), éviter de fumer, de téléphoner (pour libérer les lignes aux secours), s’éloigner des vitres (en cas de souffle qui les brise) etc. Ce que le site de la mairie macon.fr explique bien… quand on le sait.
Source (lejsl.com)
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