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Nucléaire: un salarié sous-traitant demande réparation devant les Prud'hommes

Rédigé par adminChsct | 25 octobre 2012

Un soudeur appartenant à une société sous-traitante, irradié à la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime), a réclamé mercredi 15.000 euros de dommages et intérêts devant le Conseil des prud'hommes de Rouen à son employeur, la société Endel (groupe Suez).
Accidentellement irradié lors de la réparation d'un robinet à Paluel en novembre 2007, Dominique Sanson, 54 ans, estime depuis être "victime d'un préjudice d'anxiété".

"Nous demandons la reconnaissance de la faute de l'entreprise Endel. Mon client n'avait pas reçu le jour des faits les moyens de protection efficaces. Endel n'a pas respecté les termes du contrat de travail qui stipule clairement que l'employeur doit veiller à la sécurité de son salarié", a expliqué son conseil, Me Nadine Melin, du barreau de Paris.
La partie adverse a fait valoir que le salarié ne portait pas de heaume de protection "le jour de l'incident", contrairement aux instructions.
Le jugement sera rendu le 16 janvier 2013.
La démarche du salarié est soutenue par la CGT et par les associations "Henri Pézerat, santé, travail, environnement et sous-traitance" et "Santé dans le nucléaire et la chimie". "Dominique, comme d'autres salariés sous-traitants du nucléaire, ne sait pas si l'exposition à laquelle il a été soumis va déclencher une pathologie dans un avenir plus ou moins proche. Ne pas savoir est une douleur d'autant plus forte que son employeur (...) ne lui apporte aucun soutien", a commenté Philippe Saunier pour la CGT.
"Nous voulons que la justice ouvre les yeux sur le nucléaire comme elle a su le faire dans le dossier amiante. Douze personnes ont encore été contaminées la semaine dernière à Paluel", a indiqué pour sa part Philippe Billard, président de l'association "Henri Pézerat" et conseiller municipal à Fécamp.
En septembre 2011, Dominique Sanson avait tenté sans succès de faire reconnaître l'irradiation comme "accident du travail". Sous-traitant spécialisé dans la maintenance industrielle dans les centrales nucléaires, Endel (140 implantations et 6.000 salariés) et le tribunal de proximité avaient rejeté cette demande "au titre qu'aucune lésion immédiatement vérifiable" n'avait jusqu'alors été constatée.
A l'issue du travail effectué, M. Sanson était passé sous les portiques de détection dont les alarmes s'étaient déclenchées. Il avait été conduit à l'infirmerie où avait été détectée dans son corps la présence de Cobalt 58 et 60 dans des quantités qui n'ont pas été précisées.
L'aspirateur censé évacuer les particules autour du soudeur ne fonctionnait pas le jour de l'incident.

Source (leparisien.fr)

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