Les métiers de la petite enfance (de 0 à 6 ans) recouvrent une multiplicité de secteurs, de régimes de protection sociale et de contrats. Ce qui ne favorise ni une approche globale, ni une politique efficace de prévention des risques professionnels. Pourtant, dans certains secteurs comme l’emploi public et les grandes associations, des réflexions et des réalisations commencent à voir le jour.
La revue Travail & Sécurité publie dans son numéro de février 2013 (numéro 736) un dossier complet intitulé « Petite enfance. Elle court, elle court la prévention » qui permet de faire un état des lieux des problématiques de santé et de sécurité au travail rencontrées dans ces métiers. Ce dossier présente également plusieurs approches de prévention mises en place par différents acteurs.
De quoi parle-t-on ?
Les solutions d’accueil proposées en France pour faire face à la demande des familles sont très variées et dessinent un paysage professionnel divers, voire complexe. Crèches municipales, associatives ou privées, écoles maternelles, jardins d’enfants, gardes d’enfants salariées, assistantes maternelles ou parentales, elles-mêmes salariées par des particuliers employeurs, des associations ou des crèches… : les structures et modes d’accueil se sont diversifiés à mesure que les besoins augmentaient, notamment dans les régions à forte densité de population.
Les métiers autour de la petite enfance comprennent bien évidemment aussi des établissements de soins, des centres de protection maternelle et infantile (PMI), des travailleurs en intervention sociale et familiale (TISF)...
Il n’existe donc pas un seul secteur, mais une grande diversité de métiers, répartis sur plusieurs régimes sociaux : général pour les salariés d’entreprises, d’associations ou de particuliers, agents territoriaux, hospitaliers ou enseignants dans le public...
Quelques chiffres
En 2010, 440 600 assistantes maternelles agréées par les conseils généraux, relayés par les services de PMI, gardaient des enfants à leur domicile. Elles peuvent être salariées de particuliers employeurs, ou travailler en crèches municipales ou associatives.
47 300 enfants de moins de 30160ans ont été gardés par des salariés à domicile en 2010. Les assistantes parentales, qui travaillent au domicile des familles, n’ont pas d’agrément. Elles peuvent être salariées de particuliers employeurs, d’associations, ou encore d’entreprises mandataires ou prestataires.
118 000 salariés environ travaillaient en établissements d’accueil collectif (crèches municipales, associatives, privées…) en 2005 d’après la CRAMIF. Ils travaillaient comme auxiliaires de puériculture, puéricultrices, éducatrices de jeunes enfants et personnels d’encadrement
Enfin, selon une enquête récente de l’Observatoire national de la petite enfance, il manquerait environ 500 000 places sur l’ensemble du territoire dans les structures d’accueil collectif. 8 familles sur 10 déclarent avoir accès au mode de garde qui avait leur préférence au moment de la naissance de leur enfant, et 93 % des familles se disent satisfaites du mode d’accueil actuel.
Des problématiques spécifiques
Dans ces circonstances, quid des conditions de travail d’une population qui croît en permanence ? À quels interlocuteurs peuvent s’adresser les assistantes maternelles ou parentales isolées pour les questions de santé, de relations avec les familles ? Qui s’occupe des douleurs, souvent quotidiennes, ressenties par les personnels de crèches, les enseignants et les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles ? Les soignants spécialisés dans la petite enfance ont-ils les moyens de se former, d’être informés… ? Autant de questions qui, si elles ne trouvent pas de réponses concrètes, peuvent déboucher sur des reclassements, des pertes d’emploi ou des changements d’activité susceptibles de poser bien des problèmes aux collectivités ou aux familles en recherche de modes d’accueil.
Pour l’ensemble des métiers de l’aide et du soin à domicile, on observe depuis plusieurs années des indicateurs de la sinistralité (accidents du travail ou maladies professionnelles) extrêmement préoccupants : un nombre considérable de troubles musculosquelettiques (TMS) et d’affections liées au port de charge, ou au portage de personnes, des chutes nombreuses et, bien sûr, les risques liés à l’utilisation des véhicules.
Exemples de démarches de prévention
Ce dossier fait le point également sur :
Il présente également les résultats d’une recherche récente sur les conditions de travail d’agents accueillant de jeunes enfants qui montre que la pénibilité renvoie à des contraintes réelles et perçues.
Source (INRS)
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