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Travail de nuit : Apple poursuivi en justice

Rédigé par adminChsct | 4 janvier 2013

Le magasin Apple d’Opéra (IXe) refait parler de lui. Victime d’un spectaculaire braquage lundi, il a de nouveau été attaqué hier après-midi… mais cette fois devant les prud’hommes, pour « non-respect de la législation relative au travail de nuit ». « Nous sommes plus de 250 employés dans la boutique. Après la fermeture, certains, comme moi, réparent les appareils que les clients ont déposé, d’autres nettoient ou réinstallent les produits, parfois après 22 heures », rapporte S.L, le technicien à l’origine du procès. Le hic, c’est qu’en dépit de ces pratiques, il n’existe aucun accord dans l’entreprise sur le travail de nuit.

Soutenue par le syndicat SUD, la démarche de cet employé, élu (SUD) au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), est pour l’instant isolée. Mais elle pourrait faire tâche d’huile : Apple emploie 1500 salariés en France, répartis dans 13 boutiques fonctionnant sur le même modèle.

Lors de l’audience en référé, hier après-midi, S.L a réclamé 2000 € de dommages et intérêts à titre de provision ainsi qu’une astreinte de 100 € par jour de retard si le jugement n’est pas appliqué dans les huit jours suivant sa notification. Selon L.D, secrétaire du syndicat SUD-Commerce et conseil du technicien, le recours au travail de nuit, c’est-à-dire entre 21 heures et 6 heures, n’a « rien d’exceptionnel » dans les boutiques Apple. « C’est même quelque chose de régulier », affirme-t-il, plannings et copies d’e-mails internes à l’appui. « M. L, par exemple, travaille au minimum deux fois par semaine jusqu’à 22 heures », assure le syndicaliste.

Des affirmations battues en brèche par Sophie Binder, l’avocate du géant américain. Selon elle, il n’y a tout simplement « pas de travail de nuit » chez Apple. Du moins pas au sens défini par la circulaire du 5 mai 2002. « Il est simplement demandé de façon très ponctuelle de rester au-delà de 21 heures, généralement une seule heure, après la fermeture. Un travail si ponctuel que je n’ai pas pu décompter plus d’une vingtaine d’occurrences en trois ans de présence de M. L dans l’entreprise », a-t-elle argumenté auprès des conseillers prud’homaux.

Lors de sa plaidoirie, l’avocate s’est aussi étonnée de « l’absence d’autres demandeurs à la barre ». « Pas évident d’attaquer son employeur quand on est encore dans l’entreprise », a répliqué, en aparté, L.D. La juridiction rendra sa décision cet après-midi.

Source (leparisien.fr)

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