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Travail trois huit : un risque accru de syndrome métabolique

Rédigé par adminChsct | 11 octobre 2012

Une équipe de l’Inserm dont les travaux sont parus récemment dans Chronobiology International vient de montrer que le travail en Trois Huit augmenterait le risque de présenter un syndrome métabolique mais aussi un stade intermédiaire de prédiabète caractérisé par une baisse de sensibilité à l’insuline et une hypersécrétion de cette hormone.

Le Trois Huit désigne un rythme de travail basé sur la succession de plusieurs périodes de huit heures effectuées à différents moments de la journée ou de la nuit au cours de la semaine. Plusieurs études ont montré par le passé que les ouvriers soumis à ce rythme présentaient davantage de perturbations lipidiques et d’hypertension artérielle, causes principales de l’apparition d’un syndrome métabolique connu pour accroitre le risque de maladie cardiovasculaire.

Les chercheurs de l’Inserm ont tenté de savoir si le Trois Huit pouvait également avoir un impact sur le métabolisme du glucose. Pour répondre à cette question, ils ont suivi sur le plan clinique et biologique 200 ouvriers employés dans une usine du sud de la France entre 2001 et 2002. Ces ouvriers étaient répartis en deux groupes distincts : le premier groupe faisait du Trois Huit, le deuxième groupe travaillait seulement la journée à partir de 8 heures.

Les résultats de l’étude ont montré que les travailleurs du premier groupe (Trois Huit) présentaient des taux de triglycérides plus élevés, des taux d’HDL cholestérol plus faibles mais surtout une hypersécrétion d’insuline par le pancréas et une baisse de sensibilité à cette hormone. La baisse de sensibilité à l’insuline implique qu’il faille une plus grande quantité d’insuline pour réguler normalement la glycémie, avant d’arriver à une résistance complète à cette hormone ce qui peut être le signe d’un prédiabète.

Cette étude a permis de montrer que le travail en Trois Huit est bien un perturbateur du métabolisme glucidique.

Même si le lien direct de cause à effet n’est pas établi, la probabilité est grande que les perturbations dans le rythme circadien liées au changement régulier de rythme de travail affectent le bon fonctionnement métabolique indique Dr Yolande Esquirol coauteur des travaux.

Source (topascussanté)

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