Ces dernières années, les risques psychosociaux (RPS) prennent de l’ampleur dans le dialogue social et dans la réalité des entreprises, dans toutes les professions. Parmi eux, l’exposition à un stress répété peut faire courir le risque d’un burn-out. Alors en cas de burn-out que faire pour retrouver sa santé mentale ?
Lorsque l’on parle de burn-out, on parle avant tout d’exposition au stress. Le stress a été défini par l’accord national interprofessionnel (ANI) du 2 juillet 2008. Il s’agit d’un état survenant lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement, et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. Pour faire simple, le stress est une émotion qui apparaît lorsqu’un salarié a le sentiment de ne pas être en capacité de répondre aux exigences du travail.
Repérage : le stress apparaît par différents facteurs de risques : entreprise en difficulté, charge de travail, exigences excessives, relations conflictuelles au sein du service, nuisances; faible autonomie, harcèlement moral, bourreau de travail, souffrance éthique, etc.
Un travailleur soumis au stress va traverser au moins deux états, signes avant-coureurs du burn-out :
C’est ici que le burn-out peut surgir. En effet, le burn-out se caractérise par une exposition prolongée à une situation de stress intense (ou stress chronique), occasionnant un épuisement professionnel. Cet épuisement pourra être physique, émotionnel et mental et peut se définir par un épuisement complet et total ou bien un épuisement progressif. Il peut prendre la forme de différents symptômes : perte d’intérêt et de sens pour le travail, tendance à se dévaloriser et à déprécier son travail, etc.
Important : il ne faut pas confondre le burn-out et le bore out. Le burn-out est le résultat d’une exposition au stress, le bore-out est une autre forme d’épuisement professionnel due, cette fois, à l’ennui et au manque de travail (présentéisme).
Le risque d’un déni : face à l’épuisement, il n’est pas toujours évident d’aider un collègue en burn-out, ni même de se l’avouer si jamais l’épuisement professionnel nous vise directement. Cinq grandes familles de symptômes permettent tout de même d’alerter les proches, et éventuellement d’aider à poser un diagnostic :
Important : à l’inverse de la dépression, le burn-out n’est pas considéré comme une maladie psychiatrique mais comme un syndrome (un trouble). Par ailleurs, la spécificité de ce trouble est qu’il est exclusivement d’origine professionnelle. En revanche, il est évident qu’un burn-out né au travail peut avoir des répercussions bien au-delà de la sphère professionnelle et créer du mal-être dans la vie personnelle.
Prévenir et détecter : tout d’abord, il est possible, même indispensable de prévenir les risques de burn-out en intégrant ce danger dans la politique de prévention des risques professionnels via le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels).
Le CSE (comité social et économique) a donc son rôle à jouer, puisqu’il peut être à l’initiative de campagnes de sensibilisation au syndrome de burn-out afin d’en informer les travailleurs. Les représentants du personnel peuvent aussi mener des enquêtes internes lorsqu’une suspicion de burn-out est identifiée.
Face à un burn-out avéré, le salarié souffrant peut se rendre à la médecine du travail ou chez son médecin traitant afin d’obtenir un certificat d’arrêt de travail, étape indispensable pour se ressourcer. Une prise en charge par un psychiatre, un psychologue, un psychanalyste, la prise d’antidépresseurs ou de somnifères s’avère utile durant cette période de repos. Le retour à l’emploi doit également être préparé afin d’éradiquer les facteurs de risques ayant mené à cette souffrance : environnement de travail, organisation du travail, conditions de travail, aménagement des postes, des horaires de travail, etc. Afin d’aboutir à des résultats concrets.
Important : le burn-out peut être reconnu comme une maladie professionnelle, bien qu’il ne figure pas au tableau des maladies professionnelles.