Troubles musculo-squelettiques
Dernière mise à jour le 4 mai 2023
Les troubles musculo-squelettiques, appelés TMS, représentent la première cause de maladie professionnelle. Plus de 75 % des maladies professionnelles reconnues en France sont des TMS. Que sont donc précisément ces TMS ? Quelles conséquences pour l’entreprise et le salarié ? Quel rôle pour les élus et notamment le CSE-CSSCT ? Les experts d’Axium vous répondent.
Troubles musculo-squelettiques : définition
Les TMS touchent principalement les articulations et les tissus mous qui se trouvent autour (tendons, ligaments, nerfs). Cela concerne les membres inférieurs (chevilles, genoux, colonne vertébrale) comme les membres supérieurs (épaules, coudes, poignets…). Ils font partie des maladies professionnelles du code de la Sécurité Sociale.
Les TMS les plus fréquentes sont :
- tendinite de la coiffe des rotateurs (au niveau des épaules)
- syndrome du canal carpien (main et poignet)
- lombalgies, dorsalgies (douleurs dorsales)
- cervicalgies (douleurs au niveau du cou)
Les causes des TMS
Les troubles musculo-squelettiques proviennent de plusieurs facteurs :
Facteurs liés aux postes de travail :
- Gestes répétitifs, posture de travail statique ou contraignantes ;
- Efforts excessifs liés à l’activité (charge physique) ;
- Cadence de travail trop rapide, sans temps de pause pour récupérer ;
- Mouvements précis à réaliser dans une position parfois inconfortable, mal adaptée ;
- Exposition aux vibrations, etc.
Facteurs liés à l’organisation du travail :
- Délais trop courts ;
- Manque de pause et récupération insuffisante ;
- Pas de possibilité de s’organiser correctement ;
- Travail monotone, activité répétitive, etc.
Facteurs liés au climat social de l’entreprise :
- Manque de reconnaissance ;
- Manque de moyens pour effectuer un travail correct ;
- Situations de stress ;
- Mauvaises relations entre collègues, etc.
Les conséquences des TMS pour l’entreprise et le salarié
Pour l’entreprise
Il faut savoir que les conséquences sont bien souvent sous-estimées, voire méconnues, et pourtant elles méritent qu’on y prête attention :
- Baisse de la performance, de la qualité et de la productivité ;
- Absentéisme et difficulté pour remplacer le personnel ;
- Surcharge de travail pour les salariés en poste ;
- Coût financier important ;
- Augmentation des arrêts de travail ;
- Dégradation du climat social ;
- Mauvaise image de l’entreprise
Pour les salariés
- Difficulté à réaliser correctement son travail, désorganisation ;
- Grande souffrance au travail ;
- Arrêts de travail, inaptitude voire invalidité ;
- Épuisement de l’organisme ;
- Usure professionnelle
Les troubles musculo-squelettiques représentent plus de ⅘ des maladies professionnelles. L’INRS nous offre quelques statistiques. À lire avec attention !
Élus CSE-CSSCT, c’est à vous d’agir !
En qualité d’élus, vous vous devez d’être présents et mobiliser les équipes, mais aussi la direction de l’entreprise.
La prévention des risques
Vous avez la possibilité de réaliser des enquêtes ou des entretiens auprès des salariés de votre entreprise. Cela vous permet de dépister les situations de travail à risque et d’en déterminer les causes.
N’oubliez pas que le médecin du travail, l’inspecteur du travail, l’agent de la CARSAT sont des personnes ressources. N’hésitez pas à les solliciter.
Soyez vigilant et n’attendez pas que les plaintes arrivent. Faites attention aux changements : un remplacement pour un collègue absent, une tâche inhabituelle, du nouveau matériel, de nouvelles procédures, etc. Tout cela peut être source de maladies professionnelles et donc de TMS.
Vous devez consigner toutes ces observations et remarques, avec précision, dans le document unique. On doit y trouver l’identification des risques, l’évaluation et le plan d’action de l’entreprise.
L’employeur doit en être informé, par écrit (courrier ou note en réunion plénière). Il doit être tenu au courant des situations que vous avez évalué. Sa réponse et les éventuelles solutions à apporter, doivent apparaître sur le procès-verbal de la réunion.
Une fois certaines mesures mises en place, évaluez les régulièrement et adaptez les si besoin.
Pistes de prévention
Une bonne prévention nécessite une approche globale de la situation de travail. Ne négligez pas la formation des salariés en matière de prévention des TMS.
Quelques points à observer particulièrement :
- Conception des situations de travail (aménagement, encombrement, ambiances physiques…) ;
- Choix des équipements de travail (machines, outils, vêtements de travail) ;
- Organisation des pauses ;
- Organisation et diversification des tâches ;
- Clarté des objectifs ;
- Sensibilisation aux risques par le biais de formation ;
- Les facteurs psychosociaux : accueil des nouveaux salariés, transmission des savoirs faire, respect du temps d’adaptation.
Troubles musculo-squelettiques : le mot de l’Expert AXIUM
Les élus du CSE-CSSCT ont véritablement un rôle à jouer dans la prévention et l’évaluation des risques professionnels.
Quelques outils peuvent vous aider, comme le site TMS pros, proposé par l’Assurance Maladie.
N’hésitez pas à solliciter des professionnels comme le médecin du travail, l’inspecteur du travail. Il est même tout à fait possible d’avoir recours à un expert agréé par le Ministère du travail si besoin.
Chaque employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la santé physique et mentale et la sécurité au travail de ses salariés dans le cadre de son obligation de sécurité (art. L4121 -1 à 5).
Il doit veiller à l’adaptation de ces mesures afin d’obtenir un changement et une amélioration de la situation existante. À savoir qu’en France, on considère qu’il y a une obligation de résultats et pas uniquement de moyens.