Les policiers poursuivent leur mouvement de "ras-le-bol"

Posté le 15 mai 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

altLes policiers ont manifesté en France, jeudi 10 mai, à l'appel d'un puissant syndicat, qui a exigé du futur gouvernement du "changement" pour répondre au "ras-le-bol" général. La manifestation était lancée à la suite de la mise en examen d'un des leurs pour homicide volontaire.

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"Casse de la police nationale", "mépris à l'encontre des policiers", "stress permanent", "conditions de travail dégradées", "politique du chiffre" : à Paris, place du Châtelet, devant plusieurs centaines de policiers (quatre cents selon des journalistes, huit cents selon le syndicat), le secrétaire général d'Unité police SGP - première organisation chez les gardiens de la paix -, Nicolas Comte, n'a pas mâché ses mots à l'encontre du gouvernement sortant. Sans ménager le prochain.

"J'adresse à ce futur gouvernement (...) un simple avertissement sans frais : si rien ne change (...), nous serons là pour exiger un vrai changement", a mis en garde Nicolas Comte. "Oui, nous sommes en colère, oui les policiers sont à bout (...), sont indignés", "il ne s'agit pas d'un mouvement d'humeur", a-t-il dit. "La mise en examen de notre collègue" est "l'élément déclencheur d'une crise plus grave".

Il a demandé au futur gouvernement une "négociation immédiate" sur "cinq points essentiels" dont la présomption d'innocence pour les policiers "tant que la faute professionnelle n'a pas été prouvée", la fin de la "politique du chiffre" et du non-remplacement de policiers prévu par la révision générale des politiques publiques (RGPP).

GRÈVE DU ZÈLE

Plusieurs rassemblements se sont aussi tenus en province : une trentaine de policiers à Bastia et à Strasbourg, une quarantaine à Rennes, entre cinquante et soixante à Tours, au Havre et à Lyon, une centaine à Toulon, à Montpellier, cent quarante à Nice, cent cinquante à Toulouse... A Bordeaux un syndicaliste d'Unité SGP, Aymed Korbosli, a évoqué une "grève du zèle" dans les services se traduisant par une application stricte des directives. Vendredi, ce sont deux autres syndicats, Alliance et Synergie, qui ont appelé à l'action près des préfectures, tandis que l'UNSA-police et le SNOP (majoritaire chez les officiers) lancent, en vain, des appels à des tables rondes.

Les syndicats avaient appelé à l'action après la mise en examen le 25 avril d'un gardien de la paix de la Seine-Saint-Denis pour homicide volontaire, consécutive à la mort à Noisy-le-Sec d'un multirécidiviste en fuite. Ils tentent ainsi de "relayer le ras-le-bol" et le "malaise" des policiers qui a resurgi à cette occasion entre les deux tours de la présidentielle et s'est traduit par plusieurs manifestations inopinées, non encadrées par les syndicats, parfois accusés de "récupération" par des manifestants anonymes.

Amal Bentounsi, la sœur du jeune homme tué par le policier a appelé à une manifestation samedi "pour dire non à la présomption de légitime défense, stop aux bavures policières, non au permis de tuer". "Mobilisons-nous pour que ces policiers qui commettent des bavures soient condamnés comme n'importe quel citoyen", selon cet appel diffusé par SMS.

 Source ; Le monde

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