AIR CORSICA : MALAISE À L’ESCALE MARSEILLAISE

Posté le 20 décembre 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctUn préavis de grève avait été déposé pour le 21 décembre par le syndicat Unsa-SNMSAC, deuxième organisation (22%) après le STC (28%). Une information du quotidien Corse-Matin hier. En raison d’une réunion de négociation lundi 17, débouchant sur des propositions de la direction,« le préavis est suspendu pendant un mois », a annoncé l’Unsa. La compagnie Air Corsica compte environ 700 salariés dont 50 sur la base marseillaise et effectue 24 000 vols annuels au global. L’Unsa pointait, dans le tract destiné aux salariés un « dialogue très fermé pour ne pas dire totalement stérile » et espère des avancées dans le cadre du processus engagé.

Parmi les revendications syndicales, le paiement « des heures supplémentaires » et des heures majorées sur la base du temps de travail réel, « l’application de la loi de 2008 concernant la prime uniforme », le déplafonnement et l’augmentation de la prime de prévenance (compensation des changements de planning), un accès à la promotion et formation professionnelle.
La direction a proposé un certain nombre de mesures dont le « règlement partiel » des heures de récupération, une prime de transport individualisée, l’étude d’un dispositif concernant le nettoyage des uniformes, etc. Le syndicat a constaté que « la direction avait fait des propositions hors revendications » dont un plan d’action prioritaire en 2013 concernant les ressources informatiques du centre de coopération des opérations, basé à Ajaccio.

Une souffrance réelle

Au-delà de revendications assez techniques, l’Unsa s’inquiète des « difficultés énormes à faire évoluer l’entreprise ». L’inspection du travail, dans un courrier de mars 2012, relève pour les personnels au sol à Marseille (administratifs et exploitation) « une souffrance réelle et profonde des salariés qui sont en permanence tendus et stressés en raison, notamment du manque d’effectif, du favoritisme des superviseurs, de la mauvaise organisation du travail (...), de la gestion de deux avions à cinq minutes d’intervalle... »
Un autre document d’expertise CHSCT d’octobre 2012 corrobore cette situation. Rapport effectué par un cabinet d'audit à la demande des élus du comité d’hygiène sécurité et conditions de travail (février 2012) « suite au constat de l’existence d’un risque grave pour la santé du personnel à l’escale Air Corsica Marseille ».
Dans leurs conclusions, les experts invitent à « freiner une situation de dégradation en terme de santé psychique des salariés de l’escale dans leur ensemble ». Le rapport pose « la question de la responsabilité des décideurs de la société d’économie mixte d’Air Corsica (...) en ce qui concerne la santé psychique des salariés de l’escale Marignane et leur qualité de vie au travail ». Le rapport évoque également des « inégalités de traitement » conséquences d’une organisation « pernicieuse ». « En tant qu’experts, nous considérons que ce mode de fonctionnement et les impasses auxquelles il mène, sont un dévoiement à la démocratie ».

Source (lamarseillaise.fr)

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