Dermatite de contact, rhinite, asthme... Les allergies sont parmi les maladies professionnelles les plus fréquentes.
Ces affections peuvent avoir des conséquences socioprofessionnelles graves. Les salariés atteints sont bien souvent contraints de changer de métier. Pourtant, les allergies professionnelles ne sont pas une fatalité. Des mesures de prévention existent.
Les défenses immunitaires protègent en permanence notre organisme contre les agressions de l'environnement extérieur. Si un élément nocif (virus, bactérie,...) pénètre dans notre corps, il est aussitôt détecté et éliminé par une cascade de réactions biologiques. Mais dans le cas de l'allergie, le système immunitaire réagit de façon excessive et mal adaptée lors du contact avec une substance habituellement inoffensive, l'allergène. L'emballement du mécanisme immunitaire provoque des réactions inflammatoires qui peuvent se manifester au niveau de la peau (rougeurs, démangeaisons), du système respiratoire (toux, gêne respiratoire), du nez (rhinite) ou encore des yeux (conjonctivite).
Des maladies fréquentes
Le déclenchement d'une allergie nécessite en général un contact répété avec l'allergène (sensibilisation). Dans l'environnement de travail, les salariés sont exposés à une grande variété d'agents potentiellement allergéniques. Il s'agit le plus souvent de métaux (nickel, chrome...), de produits chimiques (désinfectants, produits de coiffure, ciment...) d'agents biologiques (moisissures, levures...) ou encore de poussières (bois, farine...). Les allergies liées au travail (dermatite de contact, eczéma, rhinite, asthme) figurent aujourd'hui parmi les affections professionnelles les plus fréquentes. Tous les secteurs d'activité sont concernés même si certains concentrent la majorité des cas : nettoyage, santé, coiffure...
Des conséquences graves
Sauf de rares exceptions (choc anaphylactique, asthmes graves ou évoluant vers une insuffisance respiratoire), les allergies sont des affections bénignes. Mais ces pathologies chroniques réduisent considérablement le confort de vie et se révèlent très invalidantes. Elles peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la carrière des salariés : les allergies nécessitent souvent une réorientation professionnelle et un changement de secteur d'activité. Pour les personnes atteintes, qui sont généralement de jeunes actifs (35 à 37 ans en moyenne), cela peut avoir des répercussions économiques très lourdes. Beaucoup préfèrent ainsi taire leur maladie plutôt que de risquer de perdre leur emploi.
Sans allergène, pas d'allergie !
La première étape de la démarche de prévention consiste à repérer les produits allergènes et les procédés susceptibles d'exposer les salariés. Pour les produits chimiques, on peut notamment se référer à l'étiquetage qui mentionne les risques de sensibilisation par inhalation ou par contact cutané. Les services de santé au travail constituent également des interlocuteurs privilégiés pour identifier les allergènes présents dans l'entreprise. Si le risque est avéré, la solution la plus efficace consiste à supprimer l'allergène ou à le remplacer par un produit moins nocif. En cas d'impossibilité, l'objectif prioritaire est de réduire les expositions. Cela peut consister par exemple à automatiser les procédés susceptibles d'exposer les salariés ou encore! à installer des dispositifs de captage à la source. D'autres mesures simples permettent de réduire sensiblement les risques d'allergies respiratoires : privilégier l'utilisation de produits en pâte plutôt qu'en poudre (par exemple pour les produits de décoloration utilisés en coiffure), réduire l'utilisation des produits en spray (désinfectants, produits de nettoyage)... Enfin, le port d'équipements de protection individuelle (masques, gants, lunettes, combinaisons...) peut être nécessaire si les mesures de protection collective s'avèrent insuffisantes.
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