Après la tentative de suicide d'une surveillante, mobilisation à la prison de Saint-Martin-de-Ré (17)

Posté le 18 mars 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctLes surveillants de la centrale pénitentiaire de Saint-Martin-de-Ré sont encore sous le choc. Vendredi, en fin de matinée, une de leurs collègues, une femme âgée d’une quarantaine d’années, mère de famille, a tenté de se donner la mort sur son lieu de travail.

Alors qu’elle était en poste dans l’un des miradors du quartier de la citadelle, elle a saisi l’arme de service qui s’y trouvait - une carabine de calibre 5.5 - et a appuyé sur la détente.

Alertés, des gardiens lui ont aussitôt porté secours. La jeune femme a été évacuée d’urgence vers l’hôpital de La Rochelle où elle a été opérée. Ses jours ne sont pas en danger. Par chance, le coup de feu, tiré dans l’abdomen, n’a atteint aucun organe vital.

« Souffrance au travail »

Plus encore que le suicide de détenus en prison (il y en a plus d’une centaine, chaque année), le suicide des surveillants reste un sujet tabou.

L’administration pénitentiaire, en effet, n’en communique pas les chiffres. Une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), publiée en 2011 montre, cependant, que le taux de suicide des surveillants de prison est supérieur de 31 % à la moyenne nationale.

Difficile d’expliquer ce qui peut pousser quelqu’un à une telle extrémité. Mais dans le cas présent, la personnalité de la victime, comme le fait qu’elle ait attenté à ses jours au sein même de la prison, dénotent, selon ses collègues, « une grande souffrance au travail ».

« Ce n’est pas une novice, dit l’un d’eux, elle a plusieurs années d’expérience. On sentait, chez elle, un certain mal-être depuis quelque temps. Elle n’allait pas bien. Nous faisons un métier de plus en plus difficile et qui laisse des traces sur le plan psychologique. »

Mobilisation syndicale

En signe de solidarité, mais aussi de protestation, les syndicats des personnels pénitentiaires Force ouvrière, CGT, Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS) et Union fédérale de l’administration pénitentiaire (UFAP) de Saint-Martin-de-Ré appellent à un rassemblement demain, mardi, à 7 heures, devant les portes de la citadelle.

« Cet événement illustre toutes les difficultés que nous rencontrons, écrivent-ils. Nous voulons que l’administration prenne toutes ses responsabilités quant à la gestion désastreuse du personnel de surveillance. » Ce qu’un gardien résume d’une phrase : « On ne nous écoute plus. »

Source (sudouest.fr)

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