La crise financière n'est pas seulement synonyme de suppressions d'emplois. Elle peut aussi rimer avec agendas surchargés, horaires à rallonge, salariés exténués, et donc besoins de nouvelles embauches.
La Banque centrale européenne (BCE) a ainsi annoncé, mardi 21 août, le recrutement prochain de 40 personnes, confirmant une information du journal allemand Die Welt. De quoi ramener un peu de calme chez des salariés rincés par cette crise qui n'en finit pas.
"Je ne pense pas que cela suffira, prévient toutefois Marius Mager, le président du syndicat interne IPSO. Les équipes de la BCE sont très impliquées, les salariés acceptent volontiers de travailler davantage quand il le faut, mais la situation de crise dure maintenant depuis des années."
Début juillet, le syndicat, qui revendique un taux d'adhésion de 40 % chez les 1 607 titulaires d'un contrat de travail à la BCE, avait réalisé un sondage sur les conditions de travail : 80,1 % des 715 salariés sondés se plaignaient d'une "charge de travail élevée", 74,4 % estimant que c'était un état "permanent". Et près de 16 % des sondés estimaient même que ce surplus de travail avait un "impact sérieux" sur leur vie privée et/ou leur santé.
De fait, depuis le début de la crise financière en 2007, la BCE est sans cesse en première ligne, multipliant les interventions, créant de nouveaux outils, voyantgonfler certaines de ses missions comme celle d'assurer la stabilité financière. L'institut doit aussi se préparer à de nouvelles prérogatives, comme un largepouvoir de supervision bancaire...
"Aux très grosses journées de travail, ont succédé de grosses semaines puis de grosses années, explique un salarié. Avec, du coup, des gens fatigués, malades et l'apparition d'arrêts de travail pour surmenage."
GESTION JUGÉE TROP DURE
Reste que malgré l'annonce de ces 40 recrutements, la BCE ne se départit pas de sa traditionnelle rigueur en matière de gestion du personnel. La BCE attend devoir ce qui l'attend pour préciser ses besoins. Pour l'heure, ni la nature des nouveaux contrats, ni le profil des futurs recrutés (experts, analystes, assistants...), ni les services où ils seront affectés n'ont donc encore été définis.
IPSO peste d'ailleurs depuis près d'une décennie contre une gestion jugée trop dure. Malgré la crise et les nouvelles interventions, les effectifs de la BCE ne sont passés que de 1 375 personnes à la fin 2007 à 1 607 actuellement. "Et encore, avant même le début de la crise en 2007, les effectifs étaient déjà très serrés", juge M. Mager.
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