Comment passer du "mal être au travail" à un travail source de santé et d'efficacité ?

Posté le 25 octobre 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctL'Anact et l'Observatoire social international livrent des propositions pour renouveler l'approche des questions de santé au travail et des pistes d'actions pour développer des organisations permettant d’ "être bien au travail", sources de santé et de performance.

S’engager durablement dans le développement de la santé au sein des organisations du travail contemporaines implique de revisiter le triptyque travail, performance et gouvernance des entreprises, en portant une attention particulière au rôle des acteurs (managers, partenaires sociaux, experts…), à la confiance nécessaire et au partenariat indispensable qui doivent s’établir entre eux et à la qualité du dialogue social.

Une session nationale organisée par l'ANACT, l'Observatoire social international (OSI), et l'association Réalités du dialogue social (RDS), a réuni une vingtaine d’acteurs engagés dans des entreprises ou institutions, des fédérations ou confédérations syndicales sur la question des RPS. Cette session a permis des échanges nombreux pour rechercher les conditions de leur prévention durable et, au-delà, de l’amélioration des conditions de travail.

A l’issue de cette session, une synthèse a été produite par l'ANACT et l'Observatoire social international (OSI) ainsi que des propositions d’orientations pour passer de la prise en charge du « mal-être au travail » au développement d’organisations permettant d’ « être bien au travail », conditions de la santé et de la performance.

Des bases pour renouveler l’approche des questions de santé au travail

Le travail, comme facteur de santé.

Au-delà de la prévention de la « souffrance » au travail, il y a urgence et intérêt à considérer le travail comme une ressource, comme un élément favorable à la santé des salariés. Yves Clot, notamment, a souligné combien la problématique du travail bien fait, de l’empreinte que les salariés laissent dans leur travail, des liens qu’ils créent entre les choses et les personnes, redéfinit un professionnalisme essentiel à la qualité de vie et à la santé au travail. Au-delà de la prévention des risques psychosociaux, il s’agit de faire du travail, de ses conditions et de son organisation, un enjeu fondamental du développement humain.

Une approche plus globale des questions du travail et de la santé

S’intéresser au travail conduit à replacer la question des risques psychosociaux dans un ensemble plus vaste, celui de l’organisation et des conditions du travail qui intègre aussi la pénibilité, l’usure professionnelle dans une vie professionnelle qui s’allonge, le maintien dans l’emploi des seniors, l’articulation vie professionnelle/vie privée… Il importe donc de ne plus appréhender séparément les sujets, de ne plus multiplier les approches cloisonnées mais de redonner une cohérence à la question des conditions de travail et de favoriser des stratégies globales de prévention.

Cette approche contribue aussi à une prise en compte plus globale de la santé et des impacts des mauvaises conditions de travail en matière de santé publique. En termes de coûts pour la santé des salariés d’une part et en termes d’effets négatifs sur la qualité des produits et des services d’autre part, avec des impacts dommageables potentiels pour les consommateurs ou l’environnement (cf. exemples de Patrick Légeron, Yves Clot, F. Cochet).

Des liens affirmés entre qualité du travail, efficacité et performance

La question du coût économique et financier des mauvaises conditions de travail se pose ; et aussi, à l’inverse, celui des bénéfices qu’une politique de santé au travail assure à l’entreprise en matière de performance ; même si, sur ce sujet, il reste à mieux démonter les liens possibles.

Faire du travail l’enjeu central conduit à travailler à mieux établir des liens entre santé, qualité du travail et travail bien fait d’une part et efficacité, innovation, performance et compétitivité d’autre part. Des liens sont aussi à envisager avec les critères de RSE et de développement durable (Vigéo) même si la recherche d’indicateurs ou de système de notation sociale soulèvent des risques d’interprétation et d’utilisation détournée.

Au-delà de ces réflexions, l’évolution durable et massive des activités économiques vers plus de sollicitation, d’engagement et de créativité des salariés ne peut se passer d’un développement de la qualité de vie au travail et de la valorisation d’un certain capital social qui constitue un ressort de la performance.

Redonner dans l’entreprise une place centrale à l’analyse du travail et au travail lui-même conduit à renforcer sa dimension humaine. Ce mouvement invite aussi l’entreprise à revisiter ses missions et sa responsabilité sociale dans la société et, par conséquent, sa stratégie industrielle ou commerciale.

Source (anact.fr)

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