Conférence sociale: après les travaux pratiques, des résultats sont attendus

Posté le 11 juillet 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctLa grande conférence sociale, réunissant autour du gouvernement, syndicats et patronat, a repris sa seconde journée de travail pour lancer des chantiers très attendus, avec en ligne de mire une réforme du financement de la protection sociale pour alléger les charges des entreprises.
L'objectif n'est pas d'annoncer des projets de loi ou des mesures précises, mais de cerner les thèmes qui devront faire à la rentrée l'objet de négociations ou de concertation avec à la clé un calendrier pour rendre la copie.
Cette grand-messe avait été ouverte lundi matin par le président François Hollande qui a voulu cette innovation pour résoudre la crise par le dialogue et le compromis avec les partenaires sociaux.

Il avait défini la méthode, saluée par les partenaires sociaux:"introduire la culture de négociation" en France qu'il veut inscrire dans le marbre de la Constitution.

La première journée de débats, organisés en sept tables rondes axées sur les principaux défis à relever en cette période de crise -emploi, redressement économique, protection sociale-, a permis de dresser des "constats".
"A partir des analyses, des constats, qui ont été faits, des convergences pourront, je l'espère, se mettre en oeuvre", a souligné lundi soir Michel Sapin, ministre du Travail.
C'est à ces convergences que le gouvernement espère aboutir et il appartiendra au Premier ministre Jean-Marc Ayrault d'annoncer mardi en fin de journée la synthèse.

Une hausse de la CSG explorée.

L'une des pistes explorée, à travers la réforme du financement de la protection sociale, est d'alléger les charges des entreprises en transférant une partie du coût sur la CSG.
Le gouvernement qui a déjà affirmé son opposition à toute hausse de la TVA et a décidé de revenir sur la TVA sociale, n'exclut pas une augmentation de la CSG, dont l'assiette outre les salaires repose aussi sur les revenus du capital.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, qui dénonce la dégradation de la compétitivité des entreprises et prévoit des dépôts de bilan en série à la rentrée, accueillerait comme "une bonne nouvelle" l'annonce de l'ouverture d'une "concertation" sur le financement de la protection sociale.

Quant à une hausse de la CSG: "Je ne crois pas que les choses soient arrêtées ce matin", a affirmé la patronne des patrons. Il y a beaucoup de modalités possibles", a-t-elle dit rappelant que le Medef est favorable à un "mix": petit relèvement de la TVA et de la CSG.
La responsable du Medef a souhaité qu'aucune décision n'intervienne mardi. Il faut d'abord "une concertation" et décider sur le sujet "après des simulations des études d'impact", a-t-elle dit à la presse en marge de la conférence.
Au total, la patronne des patrons est satisfaite de voir "l'idée qu'elle défend depuis trois ans aujourd'hui largement reprise".
A droite, on tire a boulets rouges: l'ancien ministre UMP Laurent Wauquiez a qualifié de "criminelle" une augmentation de la CSG. Pour l'ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, ce serait une "erreur sans pareil". A ses yeux, la conférence sociale a pour "vocation" de "faire avaler la pilule" de cette augmentation de la CSG.

Autre sujet jugé urgent par des syndicats: "la redéfinition des licenciements économiques" souhaitée par le numéro un de la CGT Bernard Thibault.
François Hollande a promis: "l'Etat ne pourra pas rester inactif" devant les plans sociaux qui s'accumulent. Mme Parisot: "il ne faut pas que le gouvernement agisse par voie législative".

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