De plus en plus de dépressions

Posté le 29 janvier 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctPour les représentants du CHSCT, les témoignages amers et épuisés des collègues de Françoise Guinard ne sont ni uniques ni nouveaux. « Tous ces gens aiment leur métier mais ne peuvent plus le faire correctement, ils soignent mais ne sont pas soignés eux-mêmes… C’est de la maltraitance institutionnelle », estime l’un d’eux. « Ce qu’elles racontent, on l’entend ailleurs et il faut le mettre dans le contexte des réformes menées depuis vingt ans à l’AP-HP, de la casse de l’hôpital public », ajoute Réjane Prestail, déléguée CGT au CHSCT central, en écoutant les infirmières et puéricultrices de Robert-Debré.

« Il y a beaucoup plus de dépressions qu’autrefois, note-t-elle aussi. Les gens s’arrêtent de plus en plus souvent, sur de courtes périodes, pour éviter de s’effondrer… et on voit survenir de plus en plus de maladies professionnelles, notamment du dos, des articulations. »

Soutien à la famille

Après le suicide de Françoise Guinard, la décision de l’AP-HP de faire réaliser une expertise sur « les éventuels liens entre le suicide de la salariée et ses conditions de travail » ne suffit pas aux représentants du personnel, qui demandent « un CHSCT extraordinaire central de l’AP-HP ». « Les experts n’ont rendez-vous que le 5 février avec la direction, ensuite seulement ils auront leur lettre de mission… Il faut que les 150 employés dans cette maternité puissent s’exprimer. »

En marge de cela, « nous allons accompagner les sœurs de Françoise dans leur demande de reconnaissance d’un accident de service », précise Yannick Perrin, de SUD-Santé. En 2008, le syndicat l’a obtenue pour le suicide d’un cadre de Bichat, et s’ils restent prudents avant de faire un lien avec le travail, les représentants ont compté : neuf suicides ou tentatives en 2011, huit en 2012, « c’est beaucoup plus qu’autrefois ». « Nous avons demandé la création d’un observatoire des risques psychosociaux au niveau de tout l’AP-HP », précise un délégué du CHSCT. Mais la plupart y voient « une usine à gaz . Pour les soignants, « c’est avant qu’il faut remettre de l’humanité dans cette institution! ».

Source (leparisien.fr)

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