Doux: les syndicats dénoncent la pauvreté du plan de sauvegarde

Posté le 24 août 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

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Les syndicats du volailler Doux, réunis en CCE, ont dénoncé jeudi la pauvreté du plan de sauvegarde de l'emploi prévu par la direction lors d'un comité central d'entreprise au siège de Châteaulin, et ils ont refusé de se prononcer sur les offres de reprise du pôle frais. Ils devaient aborder ce matin le rapport des administrateurs judiciaires sur les offres de reprise de ce pôle déficitaire qui emploie quelque 1.700 personnes, avant de se pencher l'après-midi sur le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).

Mais, avant même la réunion, Raymond Gouiffès, délégué central CGT du groupe Doux, a prévenu qu'en raison d'un manque d'information et de transparence sur les offres des reprises "toutes les organisations syndicales sont unanimes, on ne va pas se prononcer ce matin, on va demander un report".

Les syndicats dénoncent les mesures prises par la direction

Les syndicats ont finalement entamé la bataille sur le PSE, que Jean-Luc Guillard, délégué central CFDT, a dénoncé comme un "PSE de pauvre". "On a passé toute la matinée à faire en sorte que la direction de Doux respecte son engagement du 26 juillet d'affecter deux millions d'euros au PSE", a expliqué Raymond Gouiffès.

Les syndicats ont dénoncé un "tour de passe-passe" de la direction car les deux millions d'euros en question ont en fait été placés sur un compte séquestre comme garantie pour payer les salaires, selon eux. Finalement la direction, après quatre heures de discussion jeudi matin, a accepté d'affecter les deux millions d'euros promis pour le PSE en plus des deux millions placés sous séquestre, ont-ils indiqué.

Où en sont les dossiers de reprise ?

Pendant ce temps le gouvernement essaie de pousser de son côté les repreneurs à faire mieux. "Il n'y aura pas d'argent public sans un volet industriel fort et sans un volet social consistant", a ainsi affirmé à l'AFP le ministre délégué à l'agroalimentaire Guillaume Garot.

Les rencontres initialement prévues jeudi entre M. Garot, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et les candidats à la reprise du volailler Doux auront finalement lieu la semaine prochaine avec l'objectif d'améliorer les offres qui ont été déposées". Une intervention bienvenue pour M. Guillard selon qui "il vaut mieux aider les repreneurs plutôt que de payer les gens au Pôle emploi, c'est plus cohérent". "Si le gouvernement peut mettre un peu d'argent sur les sites pour aider les repreneurs ce sera bien parce que sur certains sites il y a beaucoup de frais, des mises aux normes par exemple", a-t-il ajouté. Mais "ils s'impliquent avec un peu de retard", a cependant regretté Raymond Gouiffès: "C'est dès le départ qu'il aurait fallu réagir et mettre la filière avicole sous tutelle publique".

Les candidats à la reprise - cinq offres déposées le 10 août par les groupes Duc, Glon Sanders (filiale de Sofiproteol), Axereal, LDC et Tallec auprès du tribunal de commerce de Quimper, menaçant plus d'un millier d'emplois - ont finalement jusqu'au 31 août pour présenter des offres améliorées. Un nouveau CCE sera organisé le 4 septembre. Le lendemain, le 5 septembre, le tribunal statuera sur les offres de reprise. La validité d'une sixième offre de reprise du site de Graincourt (Pas-de-Calais) déposée pour le compte d'une société iranienne mais jugée irrecevable juridiquement par les administrateurs, est également à l'étude.

Pour les autres activités de Doux (export et produits élaborés), groupe qui emploie quelque 3.400 salariés, le tribunal a prolongé la période d'observation jusqu'au 30 novembre.

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