La chambre de commerce et d’industrie a renouvelé hier une convention avec la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail afin d’aider les entreprises à limiter les risques.
En Nord-Pas-de-Calais - Picardie, on déplore en moyenne un accident mortel du travail par semaine. « C’est malheureux, mais il faut souvent attendre un accident pour qu’une entreprise investisse dans la sécurité au travail », confie l’infirmier d’une entreprise beauvaisienne. Pour tenter d’enrayer le phénomène, la chambre de commerce et d’industrie territoriale de l’Oise (CCITO) a renouvelé hier une convention avec la Carsat, la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail.
Son objectif, accompagner les entreprises dans la limitation du risque professionnel. En clair, prévenir les accidents avant qu’ils ne se produisent, les maladies professionnelles avant qu’elles ne se déclarent.
« Le paradoxe, c’est que les entreprises nous connaissent bien car nous fixons le taux de cotisation ATMP (Accident du Travail et Maladies Professionnelles) qui pèse sur leur budget, souligne Olivier Suzanne, directeur adjoint de la Carsat. Même si les entreprises nous connaissent, nous avons quand même beaucoup de mal à faire passer nos messages de prévention. » C’est la raison pour laquelle la caisse veut continuer à s’appuyer sur la CCITO, son réseau local d’entrepreneurs et son « club santé-sécurité ». Créé en 2006, il compte 150 entreprises et organise 7 réunions par an sur des thèmes variés comme les risques psychosociaux, la gestion du stress, l’ergonomie, les interventions électriques, le travail en hauteur… Dans l’Oise, alors même qu’ils stagnent en Picardie, les accidents du travail sont en nette augmentation, tant en fréquence qu’en gravité. Si l’Oise est mauvaise élève, c’est qu’elle concentre les secteurs accidentogènes : BTP, intérim, services et logistique. « Le bâtiment marche bien ici et le département est une terre de logistique, résume Philippe Enjolras, le président de la chambre. L’industrie a depuis longtemps appris à maîtriser les risques. Il y a eu d’énormes progrès sur la sécurité des machines. »
« Presses, soudeuses, lignes-robots, usinage… Notre entreprise regroupe toutes les typologies de risques d’accident, reconnaît Christian Maucler, directeur de Luchard-Industries à Grandvilliers. Il y a trois ans, notre taux était de 50 accidents pour un million d’heures. En 2011, il est descendu à 35. Notre objectif est de parvenir à 20. Nous avons compté deux cents jours d’arrêt en 2011. Nous nous en sommes fixé soixante-trois pour 2012. Pour l’instant, nous tenons le quota. »
Au-delà de l’application des normes de sécurité et de l’amélioration des process, la santé et le bien-être au travail passent parfois par des gestes simples. « Un jour, un ouvrier nous a dit : Mon collègue a un super crochet, témoigne Joël Caron, chef de projet hygiène sécurité environnement chez Bic Rasoirs à Verberie. Il s’agissait en fait d’un bout de métal avec une forme spécifique. Dans l’après-midi, nous en avons fait faire 20 et tout le monde était content. » Même type d’anecdote à RS Component de Beauvais : « Des personnes se plaignaient du dos. Nous avons fait changer 1, puis 2, puis 3 chaises de bureau, raconte Florent Petit. Au bout de 40, nous avons décidé de les remplacer toutes. »
Source Le Parisien
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