Journée sans tabac : la cigarette électronique passée au crible

Posté le 31 mai 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctUn grand nombre de fumeurs désireux d’en finir avec le tabac se tournent vers la cigarette électronique. En cette Journée mondiale sans tabac, Futura-Sciences fait le point sur cet engouement récent qui fait polémique au sein de la communauté des médecins, et sur les possibles avantages et inconvénients de cette cigarette particulière.

On ne cesse d’entendre parler des méfaits du tabac, mais la situation ne s’améliore pas pour autant. L’Institut national de veille sanitaire (InVS) vient de publier un rapport alarmant sur ce problème en France, où une personne sur trois fume et où 200 meurent de ce fléau chaque jour. Si l’on s’intéresse aux statistiques mondiales, le bilan n’est pas meilleur. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un individu succombe toutes les six secondes des effets du tabac, ce qui correspond à près de 15.000 décès quotidiens.

Face à ce constat catastrophique, de nombreux moyens pour aider à arrêter de fumer voient le jour. Entre volonté, substituts nicotiniques et hypnose, il est parfois difficile de faire un choix. La cigarette électronique, ou e-cigarette, semble sortir du lot et séduire de nombreux consommateurs cherchant à se désintoxiquer. En France, ils sont aujourd’hui 500.000 utilisateurs de l’e-cigarette ou « vapoteurs » qui veulent en finir avec la dépendance.

La e-cigarette, un moyen plus « sain » de fumer ?

Apparue en France en 2007, la cigarette électronique fait un carton auprès des utilisateurs. Elle a été inventée en 2002 par un Japonais, puis perfectionnée par les Chinois qui ont rapidement déposé les premiers brevets. Depuis, plusieurs améliorations ont été apportées aux différents modèles, mais le principe de fonctionnement reste le même.

Une e-cigarette est composée de trois parties distinctes :

Un réservoir rempli d’un produit particulier appelé e-liquide. Ce dernier contient du propylène glycol et de la glycérine végétale, qui sont utilisés pour leur capacité à s'évaporer à basse température. L’e-liquide peut également inclure de la nicotine et des arômes.
Un atomiseur qui permet de vaporiser le e-liquide contenu dans la cartouche, et ainsi de créer la vapeur.
Une batterie rechargeable qui fournit l'énergie nécessaire pour faire chauffer la résistance permettant à l’atomiseur de fonctionner.

La cigarette électronique se compose de trois parties, une batterie (à gauche), un atomiseur (au centre) et un réservoir d'e-liquide (à droite). © Izuaniz, Flickr, cc by nc 2.0
Lorsque l’utilisateur aspire sur la cigarette, l’atomiseur s’active et mélange l’e-liquide avec l’air inspiré. Ce mélange est alors propulsé sous forme de vapeur et est inhalée par l’utilisateur. L’évaporation de l’e-liquide ressemble à la fumée produite par une vraie cigarette. Cependant, contrairement à la fumée du tabac, la vapeur produite par l’e-cigarette ne contient ni goudron, ni monoxyde de carbone, ni ammoniaque, ni arsenic, ni les 4.000 substances toxiques supplémentaires contenues dans une cigarette ordinaire.

Une solution controversée pour arrêter de fumer

La cigarette électronique, le remède miracle pour en finir avec le tabac ? La solution n’est en fait pas si simple car, bien que séduisante, la cigarette électronique présenterait quelques désavantages.

En maintenant la gestuelle du fumeur, la cigarette électronique entretiendrait la dépendance comportementale vis-à-vis du tabac. Au lieu donc de lutter contre ce mal qui n’en finit pas de faire des victimes, elle encouragerait les mauvaises habitudes. Certains experts s’inquiètent également du fait que cette pratique puisse inciter les non-fumeurs, et notamment les jeunes, au tabagisme. Selon l’OMS, on ne dispose pas de suffisamment de preuves scientifiques pour valider son efficacité dans le sevrage tabagique, ou affirmer qu’elle ne serait pas nocive pour le consommateur et son entourage.

La cigarette électronique réglementée en France

Le point central de la polémique concerne la question de la toxicité de l’e-cigarette. Car, si la plupart des médecins s’accordent sur le fait qu’elle est moins nocive qu’une cigarette classique, aucune donnée ne permet de dire qu’elle ne l’est pas du tout. Le problème viendrait particulièrement de l’e-liquide qui contient des éléments chimiques susceptibles d’être mauvais pour la santé.

Face à l’augmentation du nombre de « vapoteurs », la ministre de la Santé Marisol Touraine a commandé une expertise à l’Office français de prévention du tabagisme. Rendu public le 28 mai dernier, le rapport recommande une réglementation plus stricte sur la cigarette électronique. Les experts préconisent différentes mesures, comme son interdiction pour les mineurs, sa prohibition dans les lieux publics, et l’absence de publicité.

Source (futura-sciences.com)

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