Depuis le début de l'année, sept salariés de l'Assistance Publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) se sont donné la mort. Les psychiatres et les syndicats dénoncent un mal-être général au sein de l'institution.
Le 25 mai dernier, une aide-soignante de 42 ans, travaillant à l'hôpital Mondor, à Créteil, se donne la mort. Quelques semaines plus tôt, c'est un aide-soignant de Cochin (14e arrondissement de Paris), qui avait tenté d'en finir en se défenestrant. En tout, depuis le début de l'année 2013, sept membres du personnel de l'Assistance-Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) se sont suicidés, selon le syndicat Usap-CGT.
Un chiffre en forte croissance, selon les syndicats. "Depuis trois ans, nous avons eu à traiter 35 cas de suicides, confirme Marie-Jo Deschaud, secrétaire du CHSCT de l’Assistance Publique. Mais depuis début 2013, les choses se sont accélérées, avec presque deux décès par mois." Toutes les professions sont concernées : personnel d'entretien, aides-soignants, mais aussi infirmiers et médecins. Même si un lien direct entre les suicides et les conditions de travail n'a pas été établi, pour la syndicaliste, il faut y voir un lien direct avec les restructurations qui émaillent les différents établissements depuis quelques années : "Quand on manque de personnel, on est moins en mesure de repérer un agent qui va mal."
"Un mal-être général", selon un psychiatre
"Il y a un mal-être général, confirme un psychiatre de l'Hôtel-Dieu (4e arrondissement). Beaucoup d'employés font des décompensations. Nous avons même dû en hospitaliser certains, même si pour l'instant, on a réussi à éviter le pire." Son hôpital est au cœur d'un grand projet de restructuration. "Beaucoup sont complètement paniqués, ils ont fait des projets et ne savent plus ce qu'il en est. Ils ont le sentiment d'être abandonnés", analyse le médecin.
Autre faille pointée du doigt par les syndicats : le nombre de médecins du travail. "Il y a un vrai déficit, explique Marie-Jo Deschaud. Car dans ce genre de drame, il y a aussi le problème des personnes qui restent et qui sont souvent laissées pour compte."
Contactée par la rédaction, la direction de l'AP-HP n'a pas encore retourné nos appels. Un CHSCT extraordinaire consacré à "la prévention des risques psychosociaux" a été convoqué. Il se tiendra le vendredi 7 juin prochain.
Lisez le communiqué de l'Usap-CGT en cliquant ici.
Source (metronews.fr)
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