Le rapport qui accable Samsung

Posté le 10 août 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctC'est un rapport des plus compromettants pour le géant sud-coréen, que l'ONG China Labor Watch vient de publier. Infiltrés en tant qu'ouvriers chez HEG Electronics (entreprise à qui Samsung sous-traite la fabrication de mobiles, lecteurs DVD, baladeurs mp3), les enquêteurs ont constaté des conditions de travail« déshumanisantes » pour des employés rarement majeurs.
Selon le rapport publié par l'ONG, 60 % des 2.000 employés de HEG Electronics sont des écoliers, un chiffre qui s'élève à 80 % en période de vacances. Les ouvriers travaillent debout, près de onze heures par jour, six jours par semaine, de 26 à 28 jours par mois. Le salaire mensuel moyen atteint péniblement les 145 €, auxquels s'additionnent 125 € d'heures supplémentaires. L'employeur prélève encore des frais d'hébergement et d'assurance sur ce maigre pécule.

Une jeune fille de 14 ans chute dans l'escalier

Aux heures de travail harassantes s'ajoute la pression d'un système où tout est pensé dans l'intérêt de l'entreprise. Les travailleurs ne disposent d'aucun arrêt maladie ; au moindre écart, leurs heures de présence ne sont pas payées : « Oublier de poinçonner sa carte est considéré comme une absence. […] Arriver en retard ou partir plus tôt huit fois ou plus dans le mois entraînent un licenciement. » De plus, « la compagnie fait signer deux copies du contrat de travail aux employés, mais ceux-ci ne reçoivent pas de copie », laissant ces derniers incapables de défendre leurs droits devant la loi, indique le rapport.
L'ONG cite le cas d'une jeune fille de 14 ans, incapable de travailler après une chute dans un escalier : « La compagnie a non seulement refusé de la faire soigner à l'hôpital, mais a aussi rejeté sa demande d'arrêt maladie. Elle a également déduit six jours de son salaire sous le prétexte d'un arrêt maladie. »

Les IPhone d'Apple

Ce constat rappelle les conditions de travail des usines Foxconn, fabricant taïwanais des iPhone d'Apple, jugées comparables à des « camps de concentration » par un rapport universitaire en 2010. Le cas Samsung cependant, implique une inquiétante complicité de plusieurs écoles chinoises « partenaires », qui fournissent leurs élèves comme main-d'œuvre au constructeur sous couvert de « stages en entreprise » et produisent de faux papiers d'identité pour les ouvriers. Un système d'exploitation où professeurs et employeur travaillent main dans la main.

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