Comment s’empêcher d’entrer dans le tourbillon infernal d’un Burn out ? C’est la question à laquelle Christine Thuring, cadre à l’ESAT à Bartenheim, victime du syndrome d’épuisement professionnel, et auteur du livre La tête en vrac, paru en fin d’année 2012 chez Edilivre, essaie de répondre. Comprendre. Réaliser. « Je me sentais anéantie. Vide. »
« Ce livre n’est en aucun cas un règlement de comptes, explique Christine Thuring. Le premier à l’avoir eu en main, c’était le président de l’association. Là-bas, ils cherchent à me remettre le pied à l’étrier. Je ne veux pas casserdu bois sur leur dos. »
Après deux burn out, l’un en 2008 et l’autre en octobre 2011, Christine Thuring est toujours en arrêt de travail. « Ce livre, je l’ai écrit pour que d’autres puissent réagir à temps. Avant d’être à plat. Pour que ça n’arrive plus aux gens trop passionnés par ce qu’ils font. »
Au départ, Christine Thuring ne voulait pas écrire de livre. Mais prise dans l’engrenage infernal d’un second burn out, elle a, lors de son hospitalisation en milieu psychiatrique, couché sur papier toutes les émotions ressenties pendant cette douloureuse période. « Écrire m’a effectivement permis de mieux comprendre comment cette maladie s’est mise en place. Comment elle a gangrené mon organisme », écrit la jeune quinquagénaire.
De quoi sera fait demain ? Aujourd’hui, Christine Thuring ne le sait pas vraiment. L’ESAT la soutient. Et sa maladie a été reconnue comme accident du travail. « J’aimerais faire de la formation aux risques psychosociaux en entreprise. De la prévention. Donner des consultations. »
Forte de son expérience, Christine Thuring aimerait aussi repenser l’éducation des enfants, « pour qu’ils puissent exprimer des ressentis de leurs corps ». Intervenir dans les écoles, dans les écoles de management. « Prendre en compte l’intelligence émotionnelle. Aujourd’hui, on force les gens. On devient une machine. On casse le plaisir d’aller travailler pour le rendement. On va à l’encontre de la capacité d’une personne. Il faut faire changer les mentalités avec les écoles de management. Il n’est pas trop tard », constate M me Thuring, heureuse que l’entreprise qui l’emploie cherche à l’aider à s’en sortir.
« Après le livre, j’ai retrouvé de l’énergie. J’ai envie de travailler. Mais je ne suis pas à l’abri d’un nouveau Burn out. »
Aujourd’hui, elle fait un travail sur elle-même, avec de la relaxation, des cures et de la sophrologie. « Il faut que j’apprenne à identifier les premiers signes. Je veux repérer le premier clignotant. Après mon premier burn out, je n’avais rien vu venir. Et j’ai refait les mêmes erreurs. Toujours chercher à faire le mieux possible. Notre corps nous parle. Mais nous, nous ne savons pas reconnaître ses signes d’alerte. Quand le corps dit ‘’stop‘’, alors, nous, on ne comprend plus rien. Le corps est là, mais on s’est éteint. Et là, il faut savoir attendre… C’est difficile. »
Pour Christine Thuring, son livre a été sa thérapie. « J’ai écrit à l’hôpital. Mes notes m’ont permis de comprendre, de refaire l’histoire de mon burn out… Il y avait de quoi craquer. On panique. On ne s’écoute pas pour essayer de trouver ce qui ne va pas. On fait juste l’inverse de ce qu’il faut faire. Aujourd’hui, j’en ai pris conscience. »
Avec La tête en vrac, Christine Thuring a un message à faire passer. « Cette maladie est sournoise. Il est indispensable de faire un travail sur soi-même pour comprendre. Le burn out, c’est le mal du siècle. Je n’en ai pas les clés. Mais j’aimerais faire en sorte que d’autres puissent réagir avant de craquer. »
CONTACT Le livre «La tête en vrac» de Christine Thuring est disponible chez elle (06.89.20.16.50). Par mail : thuring.family@free.fr. On peut aussi le commander en allant sur le site de l’éditeur, Edilivre.
Source (lalsace.fr)
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