Les musulmans victimes de discrimination au travail

Posté le 3 mai 2012 | Dernière mise à jour le 7 mars 2025

discrimination-travail-musulman

L'association Amnesty souligne les difficultés d'accès à l'emploi que rencontrent les musulmans en France. Les femmes qui portent le voile sont les plus concernées.

La France est pointée du doigt par l'association Amnesty International pour les discriminations dont pâtissent les musulmans, notamment sur le marché de l'emploi. Après avoir compilé différentes études et mené sa propre enquête, l'association déplore que «les musulmans soient victimes de discrimination uniquement parce qu'ils ou elles portent un signe ou une tenue affichant leur religion ou leur conviction». L'emploi représenterait, globalement, 10% de l'ensemble des faits de discrimination envers les musulmans.

Ces difficultés d'accès au marché du travail concernent particulièrement les femmes qui portent le voile. Selon la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde), 57% des plaintes déposées pour discrimination religieuse l'étaient pour ce motif. Une jeune femme témoigne auprès d'Amnesty de ses difficultés: «J'ai tenté de chercher du travail dans le télémarketing parce que c'est là où les femmes portant le voile ont le plus de chance d'être embauchées.» Sans succès. À l'issue de l'entretien de recrutement, il lui a été signifié qu'«enlever son voile était le moins qu'elle pouvait faire».

«Neutralité»

Même constat pour Amel, assistante sociale qui porte le voile depuis deux ans, et s'est vu poser, en entretien d'embauche, de nombreuses questions au sujet de sa pratique religieuse. Une organisation non gouvernementale (ONG) pour laquelle elle postulait lui a expliqué quelle devait «s'assurer de sa neutralité. Comment seriez-vous capable de convaincre une femme musulmane victime de violence conjugale d'enlever son voile pour trouver un emploi et devenir indépendante?», lui a-t-on demandé.

La religion musulmane, en raison du caractère visible du voile, fait l'objet, en comparaison d'autres religions, d'une discrimination particulière, note Amnesty. Selon une étude française rapportée par l'ONG, les femmes sénégalaises chrétiennes ont deux fois et demie plus de chances d'obtenir des retours positifs d'un potentiel employeur que les femmes sénégalaises musulmanes. Et selon une association juive citée par Amnesty, l'antisémitisme se traduirait plus par des agressions verbales et physiques que par une discrimination à l'embauche.

 Source : le figaro économique

Espace CHSCT, plateforme N°1 d'information CHSCT, édité par son partenaire Travail & Facteur Humain, cabinet spécialisé en expertise CHSCT et formation CHSCT