A l'issue d'une journée de réunion entre la direction de PSA et les délégués syndicaux, mardi 29 janvier, ces derniers ont souligné des avancées sur le plan de restructuration de l'activité du constructeur, "qui méritent d'être améliorées". "La direction fait bouger les curseurs", mais "la décision de signer ou non reviendra aux salariés", a résumé Franck Don (CFTC). Ricardo Madeira (CFDT) parle d'"avancées minimes".
La direction a ainsi consenti à allonger le congé de reclassement destiné à des seniors de Rennes et Aulnay jusqu'à 36 mois. Mais la direction s'est refusée à élargir le dispositif à l'ensemble des salariés les plus âgés du groupe, comme l'exigent toujours la CFTC et la CFDT. La direction a également proposé d'ajouter des heures de DIF (droit individuel à la formation) aux heures de formation prévues dans le congé de reclassement, rapporte Anne Valleron (CFE-CGC).
Pour les mobilités internes, en cas de déménagement, la direction a par ailleurs revu les critères (distance et temps de transport) de primes. Une prime dite "célibataire géographique" est également prévue pour les salariés qui changeront de site sans pour autant déménager avec leur famille. Pour la mobilité externe, le congé de reclassement a été allongé de 9 à 12 mois, selon Mme Valleron.
"Il nous reste encore à discuter des critères de licenciement, du principe de substitution puis des modalités d'application", estime Mme Valleron qui "se bat pour que la partie volontariat permette de dégager un maximum de volontaires".
Un plan de sauvegarde de l'emploi est prévu à Rennes et Aulnay, où, après le 31 décembre et la fin de la période de volontariat, des licenciements pourraient donc tomber. Concernant la réindustrialisation de Rennes, les délégués ont demandé à la direction de faire le point, évoquant un "flou artistique".
A Aulnay, la direction évoque 1 250 postes à venir après la fermeture de l'usine en 2014, mais "on n'a pas vu concrètement de plans de transition professionnelle", selon Mme Valleron. "PSA a signé des accords avec des grands groupes comme la SNCF ou la RATP, sauf qu'aujourd'hui il n'y a rien qui s'active car on est dans une phase d'expertise CHSCT", à Rennes, Aulnay et sur le site de la Garenne.
La direction enverra vendredi un projet d'accord, qui sera retouché le 5 février au cours d'une nouvelle réunion avec les syndicats.
UN PLAN DE RESTRUCTURATION SUSPENDU
La cour d'appel de Paris a suspendu lundi le plan de restructuration de PSA, qui prévoit la suppression de 8 000 postes, a annoncé mardi l'avocat des salariés, Me Fiodor Rilov. Cette suspension, réclamée pour vice de forme par la CGT de Faurecia, filiale à 57 % de PSA, avait été refusée en première instance, en septembre.
La CGT affirmait que la direction, en présentant son plan de restructuration, n'avait pas rempli ses obligations d'information à l'égard des instances de représentation du personnel, notamment auprès de son comité d'entreprise européen.
Pour la direction du groupe, cette décision ne va toutefois pas avoir de conséquence sur la mise en œuvre de son plan de restructuration. "Il n'y a pas de suspension du projet aujourd'hui car nous sommes en phase de négociations" avec une réunion qui se tenait mardi matin, a fait valoir un porte-parole. "La seule obligation est faite à Faurecia qui doit consulter son CCE", a-t-il ajouté. Faurecia s'est engagé à le faire "sans délai".
SITUATION TENDUE À AULNAY
La situation demeurait très tendue à l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer en 2014. A l'arrêt pendant dix jours, l'usine a rouvert lundi matin dans une ambiance électrique, avec le renfort de plus de deux cents cadres. Mais sa chaîne de production a été immédiatement bloquée par les grévistes. L'usine de Rennes est, quant à elle, au chômage technique durant toute la semaine pour baisse d'activité.
Source (lemonde.fr)
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