Les travaux routiers s’engagent à améliorer les conditions de travail des salariés

Posté le 7 décembre 2012 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctLe procès dit "du bitume" a incité, depuis deux ans, les professionnels de l'industrie routière à mettre en avant leur efforts pour améliorer les conditions de travail de leurs salariés. Ainsi, l'Union des syndicats des industries routière de France (Usirf) a organisé, à Paris le 5 novembre, deux tables rondes sur ce thème. Preuve de la bonne volonté de l'organisation, elle avait convié Eric Aubin, secrétaire national de la FNSCBA-CGT (1). "C'est la première fois qu'un syndicat de salariés est invité à cette manifestation, et je m'en félicite, a-t-il indiqué. Il y a une demande forte de la part de nos salariés pour mieux cerner les problèmatiques liées à la prévention."

Les interventions des invités ont surtout tourné autour de la problématique des fumées de bitume que le Centre international de recherche sur le cancer a classé dans les cancérigènes possibles et probables. Deux méthodes sont privilégiées par les professionnels pour diminuer le risque. "Les finishers permettant une aspiration des fumées à la source se généraliseront probablement dans les années à venir", a indiqué Philippe Jandrot, directeur délégué aux applications à l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Existe également la méthode des enrobés tièdes qui génèrent moins de fumées, mais "sont plus durs à étaler", comme le précise Eric Aubin, donc sources possibles de troubles musculo-squelettiques. "L'une des pistes serait de mieux organiser le travail pour diminuer le temps d'exposition des salariés aux émanations", a-t-il ajouté.

Une culture prévention qui met du temps à s'instaurer

Mieux organiser le travail en amont procèderait d'une véritable culture prévention à faire croître au sein des entreprises. Pour cela, patrons comme salariés militent pour plus de transparence. "Lorsque certains CHSCT souhaitent connaître la composition des produits que les salariés manipulent au cours de leur travail, certaines directions refusent de leur donner au nom du secret de fabrication", rappelle Eric Aubin.
Reste également la question du recyclage des routes amiantées lors des années 60-70, pouvant exposer des compagnons au cancérigène interdit depuis 1997. "Dans le cas de recyclage de routes amiantées, le taux d'exposition des salariés aux fibres d'amiante ne dépasserait pas le seuil réglementaire", a toutefois modéré Jean-Louis Marchand, président de l'Usirf, qui se félicite de la collaboration de son organisation avec la CGT et les organismes paritaires depuis deux ans. "Aujourd'hui, des organismes comme l'OPPBTP et la CNAMTS (2) ne sont plus vus par les entreprises comme des contrôleurs, mais plutôt comme des conseillers, se félicite Jean-Claude Guyart de la Commission conditions de travail / sécurité de la Fédération nationale des travaux publics.
Si les entreprises doivent progresser en culture prévention, plusieurs intervenants estiment que les progrès se feront aussi au niveau de la formation initiale qui, semble-t-il, ne prend pas assez en compte les problématiques de prévention. "La gestion du risque doit faire partie des compétences professionnelles", estime ainsi Philippe Jandrot. Une lacune de nos systèmes éducatifs qui, selon Jean-Claude Guyart, s'illustre par les près de 20 000 accidents domestiques mortels que déplore la France chaque année.

Source (lemoniteur.fr)

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