L’homme « inutile » dès 2045 ?

Posté le 5 juin 2013 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

chsctMoshe Vardi, éminent professeur de l'université texane de Rice, affirme que, d'ici à 2045, les robots seront capables d'exécuter la grande majorité des tâches aujourd'hui dévolues aux hommes, les privant ainsi d'activité. Il pousse son raisonnement jusqu'à imaginer un monde sans travail humain.

Thomas Frey, futurologue de l'Institut Da Vinci, cite, lui, les taxis, les chauffeurs de bus et de camion comme des populations en voie d'extinction et on pourrait rajouter à cette liste les livreurs, caissières, pilotes d'avion et bien d'autres, car aucun secteur ne semble épargné par la robotisation. Ces inquiétantes prédictions conduisent à nous interroger comme Larry Summers, ancien secrétaire du Trésor américain, convaincu que le plus grand défi du siècle n'est pas la course à la compétitivité, mais les impacts sociétaux de transformations technologiques inéluctables.

Le monde a pourtant déjà connu ce type de mutation, notamment lors de la révolution industrielle qui a bouleversé l'agriculture et fait disparaître le monde de la force animale. Ce qui semble aujourd'hui plus problématique, c'est que le compte n'y est pas entre la génération de nouveaux emplois et la disparition des anciens. Si Apple ou Google connaissent des croissances spectaculaires, ils n'emploient qu'une fraction des effectifs d'un Ford ou d'un Unilever.

Doit-on par conséquent limiter l'innovation technologique pour préserver l'équilibre social ? Même si on l'imposait, la compétition internationale nous forcerait à réviser cette position.

Une piste de réponse à cette question cruciale passe probablement par une acceptation des mutations induites par l'avènement massif de machines intelligentes. D'évidence, les routes seront plus sûres avec des voitures sans conducteur, les opérations complexes moins invasives avec des robots chirurgiens, les vies difficiles simplifiées par les robots d'assistance. L'homme ne doit plus n'être que simple force de travail ou pilote d'engin. Collaborant avec les robots pour optimiser toute exécution de tâches, il doit trouver sa place dans les domaines de la créativité, de la formation et de l'attention à l'autre. Il va devoir évoluer vers plus d'humanité et de savoir. C'est le pari gagnant de la cobotique.

Source (LesEchos/Bruno Bonnell)

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