Open space : le télétravail pourrait-il être une alternative ?

Posté le 11 novembre 2014 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

Selon une enquête de l’observatoire du travail Actineo, l’open space n’a pas la cote chez les Français.Le télétravail pourrait-il constituer une alternative ? C’est ce qu’a pensé l’Agence des espaces verts d’Ile-de-France. Un établissement public qui fait figure de précurseur.

Parmi les Européens, les Français sont ceux qui souffrent le plus dans un open space, selon une enquête publiée par Actineo, l’observatoire de la qualité de vie au bureau. Selon cette étude, 55 % des Français travailleraient dans un bureau collectif et 17 % dans un open space. Les fonctionnaires n’y échappent pas. Puisque la principale motivation des employeurs, avec ce type d’aménagement, est financière, notamment là où le prix de mètre carré est élevé.


L’open space dérange surtout les Français

Partout, relève l’enquête comparative d’Actineo, la satisfaction chute lorsque les salariés travaillent en open space, mais ce sont les Français qui le vivent le plus mal (33% de non-satisfaits). Dans ce type de bureau partagé, les Français sont aussi peu nombreux (27%) à dire pouvoir s’isoler, alors que les autres salariés européens semblent mieux tolérer ces espaces denses. Les Britanniques sont ceux qui acceptent le mieux l’open space, avec 58% qui parviennent à s’isoler.

Un attachement aux signes statutaires ?

Au-delà du bruit ou de la promiscuité , Alain d’Iribane, le président du conseil scientifique d’Actineo, voit dans cette résistance la marque d’une organisation du travail imprégnée par la notion de hiérarchie, avec donc une importance forte accordée ses attributs. « Le bureau pour soi tout seul » en fait partie. « Les Français sont attachés aux signes statutaires et les cadres intermédiaires en open space ont un sentiment de déclassement », note le scientifique, cité par le journal « le Monde ».

Il y a open space et open space…

La notion d’open space reste toutefois assez floue. Selon Alain d’Iribarne, c’est «un vaste espace de travail ouvert, la plupart du temps fractionné par des meubles de rangement ou des panneaux plus ou moins hauts. »

Mais du vaste plateau sans ligne de partage où l’on s’entasse comme des sardines au bureau paysager, avec plantes vertes et cloisons de verre, il y a un monde… Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises aux Etats-Unis et certaines en France, Orange par exemple, ont repensé leurs open space : pas plus de 6 personnes par plateau, des « bulles de verre » pour s’isoler, davantage de salles de réunion… Et pour cause, il est quasiment prouvé qu’un open space mal conçu est contreproductif (moindre qualité du travail, arrêts maladie plus fréquents, etc.).

Le télétravail, une alternative

Jusqu’à preuve du contraire, nous ne sommes pas identiques et le seuil de tolérance au travail en bureau partagé est aussi une question de caractère. En cas d’allergie incurable, le télétravail pourrait-il être une alternative ?
Dans la fonction publique, il reste peu développé. Il ne concernerait que 2 % des agents territoriaux selon une étude récente du CNFPT et de 5 à 10 % des salariés français, selon l’Anact.
D’où l’intérêt de l’initiative de l’Agence des espace verts d’Ile-de-France (AEV), repérée par Indice RHnet. Depuis la mise en place du télétravail dans cet établissement public en janvier 2014, sous l’impulsion de son président, Olivier Thomas, 23 % des agents ont opté pour le télétravail.
La démarche (3 jours de télétravail par semaine) ne bénéficiait au début qu’aux agents ayant un temps de transport quotidien important. Elle a ensuite été étendue à tous les fonctionnaires et contractuels exerçant depuis plus de six mois à l’agence, à condition que la nature de leur travail le permette. A présent, l’agence va former ses managers au travail à distance pour les aider à gérer au mieux ce projet.

Source : (infos.emploipublic.fr)

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