Le Ramadan commence ce mercredi 10 juillet en France. Certains salariés ont pu prendre leurs dispositions sur leur lieu de travail, d'autres préfèrent ne pas y afficher leur foi.
En pleine confusion sur la date de début du Ramadan, qui devrait commencer en France ce mercredi 10 juillet, les fidèles se préparent, spirituellement et physiquement, à s'abstenir de manger et de boire entre le lever et le coucher du soleil. Certains prennent notamment des dispositions sur leurs lieux de travail.
La loi ne prévoit pas de règle en ce qui concerne la façon dont les pratiques religieuses affectent la vie professionnelle des fidèles. Le droit du travail impose le respect de la liberté de religion, mais prévoit également cinq potentielles barrières : le prosélytisme, l'entrave à la sécurité, à l'hygiène et au bon déroulé de l'organisation d'une mission. En juillet 2012, quatre animateurs de colonie de vacances avaient été suspendus de leurs fonctions après avoir refusé de s'alimenter de de s'hydrater pendant la journée.
Trois cas de figure principaux
L'employeur doit justifier tout refus d'aménagement d'horaires par des motifs objectifs, mais n'a aucune obligation de les accepter. "S'il peut trouver un arrangement, il doit respecter la demande du salarié. Sinon c'est le travail qui prime", expliquait en août 2010 à l'Express Dounia Bouzar, anthropologue et directrice du cabinet d'études Cultes et cultures.
"Globalement, on observe trois attitudes : il y a les entreprises qui font comme si de rien n'était, celles qui ont conscience du phénomène mais qui refusent de bousculer leur organisation au nom de la laïcité et celles qui acceptent d'aménager les temps et cycles de travail", détaillait Didier Rousseau, président fondateur d'un cabinet de conseil aux entreprises, à l'Express. Selon un sondage de 2008 réalisé par l'IFOP, 26% des dirigeants d’entreprises adaptaient alors leurs horaires de travail pour des raisons religieuses.
Anticiper les absences
Cette année, le ramadan se tient pour la première fois à une date connue à l'avance, fondée sur un calendrier astronomique et non plus sur l'observation de la lune à l’œil nu. Une décision qui a permis aux entreprises d'organiser les absences de leurs salariés.
"Les salariés auront la possibilité d’anticiper ces moments avec leurs employeurs. Il y aura moins de tension", expliquait en mai 2013 Mohammed Moussaoui, alors président du Conseil français du culte musulman, au Parisien. "Cela permettra aux abattoirs et à ceux qui souhaitent louer des salles de prière de mieux se préparer. Les pratiquants profiteront d’autant mieux de ces moments importants."
Certains fidèles préfèrent rester discrets
"Nous accueillons positivement tout ce qui nous permet d'anticiper les absences, expliquait en mai 2013 Pascal Bernard, vice-président de l'association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH), au Figaro. À partir du moment où ce calendrier est accepté par les salariés musulmans, c'est pour nous une bonne nouvelle".
Mais certains salariés pourraient ne pas vouloir informer leurs collègues ou leurs supérieurs hiérarchiques de leurs pratiques religieuses. "Des cinq piliers de l'islam, le Ramadan est le seul où la relation à Dieu est intime : personne ne doit savoir quel frère jeûne, comment, et combien il donne en aumône. Pas question de se donner en spectacle ou de faire du prosélytisme", expliquait Sofiane, musulman, à La Croix, en août 2010. "Même en France, où il faut parfois concilier Ramadan et vie professionnelle, à chacun de s'organiser, en faisant des siestes en rentrant du travail par exemple, pour que son jeûne passe inaperçu et n'affecte en rien ses performances. »
"Ma foi ne regarde que moi, donc me mettre en congé ou espérer des jours de repos ou des horaires flexibles, ce n'est pas pour moi. Mes employeurs ne seront pas dans la confidence", annonce une internaute sur le forum Yabiladi.
Le ramadan en chiffres
Le Ramadan dure entre 29 et 30 jours. En 2009, environ 70% des musulmans de France déclaraient observer le jeûne du ramadan, contre 60% il y a vingt ans, selon un sondage Ifop.
Le nombre de musulmans en France est généralement estimé à cinq millions de fidèles. La France compte 2,1 millions de "musulmans déclarés" de 18 à 50 ans, selon l'Institut national des études démographiques (Ined) et l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).
Source (rtl.fr)
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