15 à 20 % des accidents professionnels auraient pour origine la consommation d'alcool ou de drogues. Découvrez la marche à suivre pour prévenir ces risques au sein de l'entreprise.
1. Mener une action globale
Toute action doit être portée par la direction de l’entreprise et doit concerner l’ensemble des salariés, afin de ne pas stigmatiser un service ou une catégorie d’employés.
2. Mobiliser toutes les strates de l’entreprise
Les initiatives seront mieux acceptées si chacun participe à leur élaboration. Un protocole doit définir les modes d’intervention, les moyens mis en œuvre, les rôles de chacun et leurs limites.
3. Se faire accompagner
Plusieurs ressources extérieures accompagnent les entreprises dans l’élaboration de leur politique de prévention : les caisses régionales d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) ou caisse régionale d’assurancemaladie (CRAM) ou la caisse générale de Sécurité sociale (CGSS), l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), l’association régionale de l’amélioration des conditions de travail (ARACT), l’organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP), un intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP) externes, des addictologues ou encore des consultants.
4. Constituer un comité de pilotage représentatif
Le comité de pilotage élabore le plan de prévention et communique à toutes les étapes de l’avancement des travaux. Piloté par la direction, il comprend des membres de l’encadrement, des représentants du personnel, des membres du CHSCT, un (ou des) représentant(s) du service de santé au travail, et des salariés désignés de manière concertée.
5. Etablir un état des lieux
Pour éviter les risques de déni, toute démarche doit commencer par un constat préalable accepté par tous. Cette phase nécessite une sensibilisation, souvent accompagnée d’une formation. Il s’agit de prendre conscience des risques au sein de l’entreprise, des habitudes culturelles de consommation, de la perception de chacun sur les conduites addictives, mais aussi de parler des conditions de travail de chacun.
6. Rester vigilant
Parmi les éléments à surveiller, les retards répétés et l’absentéisme fréquent, même de courte durée sont potentiellement des signes de mal-être au travail. Les travailleurs sociaux ou les médecins du travail, qui effectuent le suivi de l’état de santé des salariés, jouent également un rôle dans la mise en place des indicateurs globaux pertinents. Si un dépistage médical est mis en place dans l’entreprise, « il doit être expressément prévu et son caractère systématique et/ou inopiné précisé dans le règlement intérieur et les contrats de travail » (avis N°114 du Comité consultatif national d’éthique du 19 mai 2011). Le dépistage concerne les salariés occupant des postes de sûreté et de sécurité, dont la liste doit être prédéfinie après avis du comité d’entreprise et du CHSCT, puis annexée au règlement intérieur de l’entreprise. A noter : la systématisation du dépistage n’intervient qu’en cas de législation spécifique, par exemple pour les conducteurs de trains.
7. Définir des procédures en cas de problème
Les étapes de la prise en charge de tout incident doivent être planifiées : les conditions du retrait ou du maintien dans le poste, les relais externes qui assurent prise en charge et suivi, les conditions de retour dans l’entreprise…
L'IMPACT ECONOMIQUE DES ADDICTIONS AU TRAVAIL EST SOUS-ESTIME
►15 à 20 % des accidents professionnels auraient pour origine la consommation d’alcool, de cannabis ou de médicaments psychotropes. Mais seules les enquêtes par entreprises offrent des données fiables.
►15 à 20 % des incidents (agressivité, violences, fautes professionnelles...) y seraient également liés.
►15 à 10 % des cas d’absentéisme seraient la conséquence d’une consommation d’alcool, de cannabis ou de médicaments psychotropes.
►1 salarié sur 10, quel que soit son secteur d’activité, a une consommation problématique d’alcool.
►50 % des chefs d’entreprises et DRH se sentent démunis face aux problèmes liés à l’usage d’alcool, de cannabis ou de médicaments.
►72 % des salariés ou personnels ayant reçu une formation à la prévention s’en disent satisfaits.
Source (business.lesechos.fr)
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