Plus d’un million de personnes occupent chaque année des emplois saisonniers dans l’agriculture, le tourisme, les services… Vu la grande variété des activités, des âges et profils, des formations ou du suivi médical, la prévention des risques professionnels chez les travailleurs saisonniers peut difficilement faire l’objet de généralités mais reste une nécessité. A signaler de nombreuses initiatives locales et régionales pour informer et accompagner les employeurs et les saisonniers.
Avec des contrats allant de quelques jours à plusieurs mois, une multitude et une hétérogénéité des activités, des profils et des âges, les travailleurs saisonniers peuvent difficilement faire l’objet de généralités en matière de prévention des risques professionnels. Ces travailleurs ne sont généralement pas suivis par les services de santé au travail et sont parfois peu formés à leur poste par leurs employeurs. Ils se retrouvent de fait exposés à des risques professionnels importants.
Aujourd’hui cependant, la vulnérabilité et la précarité de ces populations sont mieux appréhendées. Il y a une prise de conscience quant à la nécessité d’actions spécifiques de prévention des risques professionnels.
Rappelons que dans ce domaine les employeurs ont un rôle essentiel à tenir, en assurant un accueil et une formation de qualité à leurs saisonniers. Ce sont d’ailleurs les conditions de l’accueil qui font toute la différence dans la fidélisation des saisonniers.
Tour d’horizon
L’image du travail saisonnier renvoie au soleil, à la mer, la montagne, la fête et aux premières expériences professionnelles. Mais cela peut aussi être synonyme de précarité, de difficultés de logement ou de transport, de stress, de fatigue et d’horaires décalés.
Chaque année, entre 1,2 et 1,3 million de personnes travaillent en qualité de saisonnier. Une population pas toujours visible, très hétérogène et parfois même difficilement identifiable.
2 grands secteurs d’activité emploient des travailleurs saisonniers : l’agriculture (viticulture, élevage spécialisé d’animaux, cultures spécialisées…) et le tourisme (hôtellerie et restauration, campings, commerces, centres de loisirs…).
A l’instar des intérimaires, les saisonniers constituent une population plus exposée aux accidents du travail que les permanents. En général, la fréquence des accidents est élevée les premiers jours d’emploi et la gravité plus importante en fin de contrat.
Principaux accidents du travail enregistrés chez les travailleurs saisonniers
- Entorses liées à des chutes dans les escaliers ou sur les terrasses (commerces, restauration, hôtellerie, campings)
- Coupures ou brûlures (restauration)
- Accidents avec des machines agricoles, coupures ou chutes de hauteur (agriculture)
Des troubles musculosquelettiques liés au travail répétitif peuvent par ailleurs apparaître chez des personnes peu préparées physiquement ou qui avancent en âge. À noter également les problématiques liées à la consommation de produits psychoactifs (alcool, cannabis, cocktails divers, cocaïne…), rencontrée principalement chez les saisonniers du tourisme.
Des initiatives à développer ?
Si, en matière de prévention des risques professionnels des actions formalisées à grande échelle restent à développer, des initiatives locales, régionales ou sectorielles se mettent en place depuis plusieurs années.
Par exemple, depuis 2006, la région Rhône-Alpes a établi un plan quinquennal de la saisonnalité dans le tourisme. Ce plan a contribué à :
- réunir les multiples acteurs du secteur touristique de la région,
- développer l’emploi, la qualification et la formation professionnelle des travailleurs saisonniers,
- mettre en place des lieux dédiés à l’accueil et à l’information des saisonniers (notamment sur leurs conditions de travail), en accompagnant certains de leurs projets,
- favoriser l’accès au logement.
Pour le secteur agricole, des actions d’information et de prévention des risques professionnels aux postes de travail pour les saisonniers sont également mises en œuvre par la MSA. Il s’agit soit d’interventions d’une demi-journée en entreprises, soit de réunions d’information ou de forums d’exploitants de main d’œuvre saisonnière, qui permettent de les rencontrer et de leur remettre des livrets d’accueil (récolte du muguet, des tomates…). Des actions directes sont également menées : envois de mailing aux saisonniers, temps d’information sur site par le médecin du travail et/ou le conseiller en prévention des risques professionnels.
D’autres exemples figurent dans le dossier consacré au travail saisonnier par notre revue Travail & Sécurité :
- bande dessinée pour sensibiliser à l’importance du document unique (Maison du travail saisonnier de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée),
- solutions mises en place pour lutter contre la précarité saisonnière (groupement d’employeurs de l’île de Noirmoutier),
- modalités d’accueil et de formation (Centre national de la mer Nausicaa, batellerie de plaisance d’une entreprise du marais poitevin, usine de fabrication de stores…)
Source (INRS)
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