Un syndicaliste licencié pour avoir accusé sa direction d'étouffer un cas de harcèlement sexuel?

Posté le 28 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 13 mars 2020

Un bras de fer oppose un syndicaliste d'Adrexo, une entreprise de distribution de prospectus, et sa direction. Rachid Oudghiri accuse sa direction de vouloir cacher un cas de harcèlement sexuel. Il est menacé de licenciement pour "malversations financières".

Un syndicaliste d'Adrexo, une entreprise de distribution de prospectus, menacé de licenciement, accuse sa direction de vouloir étouffer un cas de harcèlement sexuel, ce qui a amené une vingtaine de ses collègues à se rassembler pour le soutenir, jeudi matin à Massy (Essonne) devant un site de la société, a constaté un journaliste de l'AFP. Mi-juillet, Rachid Oudghiri, responsable du centre Adrexo à Bondoufle (Essonne), apprend que son adjoint est accusé par une salariée d'attouchements, de propos déplacés et d'envois de vidéos pornographiques. "Au début, ça a commencé par des flatteries, puis il a essayé de m'embrasser, il me pinçait les fesses, me pelotait les seins ou simulait un acte sexuel", a confié à l'AFP cette employée, présente au rassemblement.

Rachid Oudghiri, également représentant du syndicat Sud au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) régional de l'entreprise, a assuré avoir informé "dans la foulée" sa direction qui, selon lui, a tardé à intervenir. Un CHSCT extraordinaire est finalement convoqué fin septembre, lors duquel Rachid Oudghiri réclame la création d'une commission d'enquête. "Plusieurs de mes interventions ont agacé", selon lui.

"Choqué par ces accusations graves"

Le lendemain, le président d'Adrexo, Hervé Estampes, est venu lui signifier sa mise en dispense d'activités, avec maintien de salaire, pour des soupçons de "malversations financières". Convoqué ce jeudi à un entretien préalable à licenciement, Rachid Oudghiri, "choqué par ces accusations graves", a assuré qu'"aucune réponse ne lui avait été donnée" à ce sujet. Une preuve, selon lui, que cette convocation est liée à son soutien à la salariée dans l'affaire du harcèlement sexuel présumé.

"Ce sont deux sujets gravissimes mais distincts", a contesté auprès de l'AFP Hervé Estampes. L'enquête du CHSCT sur le cas de harcèlement doit livrer ses conclusions "d'ici une dizaine de jours", a-t-il ajouté. De son côté, la gendarmerie, saisie d'une plainte de la salariée, a indiqué avoir "clôturé la procédure, qui a été transmise au parquet d'Évry".


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