Apprendre les bons gestes et postures au travail permet de prévenir l’apparition des troubles musculosquelletiques (TMS). Ces troubles d’origine musculaire ou nerveuse peuvent ensuite se transformer en pathologies diverses. De la manutention manuelle au télétravail, tous les salariés y sont plus ou moins exposés.
Gestes et postures au travail : facteurs de risques
Différents facteurs de risques peuvent émaner de mauvais gestes et les mauvaises postures au travail. Parmi ces facteurs aggravants défavorables, souvent organisationnels, on retrouve :
- Le travail en entrepôt : manutentions manuelles de charges, ou autres opérations de manutention et effort physique impliquant de porter des charges.
- Le travail médico-social (petite enfance, gérontologie, handicap, etc) qui implique la manutention des patients.
- Les actions et gestuelles répétitives, qui entraînent des gestes spécifiques et des réflexes pouvant être nuisibles à la santé, des vibrations, etc.
- Tout travail impliquant des contraintes posturales : transport routier, travail en caisse, etc.
- Télétravail : l’absence de poste de travail ou de siège adapté, l’inactivité ou le fait de rester plusieurs heures dans la même posture.
Comment prévenir les risques liés aux gestes et postures au travail ?
La démarche de prévention des TMS s’inscrit dans les obligations légales de l’employeur. La prévention du risque des gestes et des postures au travail doit faire partie de la politique de prévention des risques de l’entreprise. Des principes généraux de prévention peuvent être mis en place afin de diminuer les risques de mauvais gestes et de mauvaises postures, responsables de nombreux troubles musculosquelettiques (TMS).
- Prévention primaire (à privilégier) : repérage des situations à risque. Mettre en place une cadence de travail conforme aux capacités des travailleurs. Équiper les salariés de postes adaptés, permettant de garder tout au long de la journée de bonnes postures.
- Prévention secondaire : initier une formation aux gestes ergonomiques, sensibiliser le personnel aux bons réflexes.
- Prévention tertiaire : organiser la prise en charge des salariés présentant des troubles musculosquelettiques (TMS) en adaptant leur poste de travail. Impliquer la médecine du travail, le secouriste du travail, dans la politique de prévention et de soins.
Exemples de mauvaises postures
- Travail manutentionnaire (manutention manuelle) : porter des charges le dos courbé.
- Travail debout statique : courber les vertèbres, accumuler des tensions dans les épaules, la nuque.
- Télétravail, travail de bureau : travailler avachi, ne pas supporter les poignets et faire ainsi remonter les tensions musculaires dans les nerfs des épaules.
Quels sont les bons gestes à adopter au travail ?
Les postures à adopter lorsqu’on travaille en position assise
Les gestes et postures à adopter lorsque l’on travail assis sont les suivants :
- Tout d’abord, être équipé d’un poste de travail ergonomique : accoudoir, repose-pieds, soutien du poignet, etc. Ne pas hésiter à faire quelques minutes de marche ou d’étirements pendant les pauses
- Garder le dos droit et les bras en angle droits
- Placer l’écran de l’ordinateur à la bonne hauteur afin d’éviter de courber la nuque, à une distance de 50-70 cm
- Ne pas oublier les membres inférieurs : cuisses à l’horizontale, poser les deux pieds à plat pour ne pas bloquer la circulation du sang ni déséquilibrer la colonne vertébrale
Les postures à adopter lorsqu’on travaille en position debout
Les gestes adaptés et appropriés au travail debout sont les suivants :
- Tout d’abord, être équipé d’une tenue ergonomique : des chaussures plates avec une semelle épaisse permettent de réduire les à-coups dans les déplacements
- Éviter le piétinement, garder une légère flexion dans les genoux
- Garder le tronc droit et la tête relevée, garder les bras fluides
Importance d’adopter les bons gestes et postures au travail
Adopter de bons gestes et et les bonnes postures au travail doit être un souci quotidien, permettant d’éviter l’apparition de nombreux troubles et maux physiques tels que :
- Les troubles musculo-squelettiques (TMS), déclenchés par des troubles musculaires ou nerveux et pouvant mener à des pathologies durables
- Parmi ces pathologies : on pense à l’hernie discale, aux tendinites, aux affections des ligaments, aux problèmes articulaires, ou encore au syndrome du canal carpien (situé au niveau du poignet, il apparaît notamment quand un salarié porte des charges trop lourdes)
- Veiller aux gestes et postures au travail permet donc d’améliorer les conditions de travail en réduisant également d’autres risques, comme le surmenage ou certains accidents du travail
L'obligation de sécurité de l'employeur
Selon la loi, l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés. Cette obligation figure dans le Code du travail (article L. 4121-1). Il s’agit d’une obligation de résultats : elle exige de l’employeur qu’il empêche le risque, et non pas qu’il le diminue simplement.
Il doit donc agir sur les trois types de prévention : éviter l’apparition des risques (primaire), éviter l’aggravation des risques existants (secondaire) et gérer les conséquences (tertiaire).
Rôle du CSE : SSCT
Les collaborateurs et les élus du personnel ont l’obligation d’apporter tout leur soutien et leur participation active aux actions de prévention et de protection.
Intégrer les risques au DUERP
Les élus de la commission santé, sécurité et conditions de travail doivent établir un diagnostic régulier des risques, basé sur l’observation effective des postes de travail. À partir de ce diagnostic, qui doit être intégré au DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels), des pistes d’améliorations peuvent être proposées.