Les 6 facteurs de risques psychosociaux : liste et exemples concrets

Posté le 18 avril 2023 | Dernière mise à jour le 2 mai 2023

6 facteurs de risques psychosociaux

Les RPS sont des risques pour la santé mentale et physique des travailleurs liés à l'organisation et aux conditions de travail. Il est essentiel de comprendre les facteurs qui contribuent à ces risques afin de les prévenir ou les atténuer. Nous allons explorer les 6 facteurs de risques psychosociaux, leurs conséquences, les obligations légales de l'employeur et les solutions pratiques pour y remédier, en illustrant chacune d'elles par des exemples concrets.

1- Intensité et temps de travail dans les 6 facteurs de risques psychosociaux

Charge de travail

Les facteurs de risques psychosociaux liés à l'intensité et au temps de travail, tels que la charge de travail, la pression temporelle et les horaires atypiques, peuvent entraîner du stress, de la fatigue et des troubles musculosquelettiques chez les employés. Selon une étude de l'Institut Montaigne, 66% des Français considèrent que leur charge de travail est excessive et 73% estiment qu'ils manquent de temps pour accomplir leurs tâches.

L'employeur a l'obligation de veiller à la santé et à la sécurité de ses employés (article L.4121-1 du Code du travail). Les élus du personnel jouent un rôle clé dans la surveillance de ces obligations et la mise en place d'actions pour prévenir les RPS liés à l'intensité et au temps de travail.

Exemple concret :

Une entreprise de télécommunications où les employés du centre d'appels sont soumis à des quotas d'appels quotidiens élevés, des pauses limitées et des horaires de travail irréguliers. Ces conditions de travail peuvent entraîner un stress chronique, de la fatigue et des troubles musculosquelettiques chez les travailleurs.

Pour remédier à cette situation, l'entreprise pourrait réduire les quotas d'appels, instaurer des pauses régulières et planifier des horaires de travail plus stables pour favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Les élus du personnel ont un rôle essentiel à jouer dans la proposition de ces solutions à la direction, l'organisation de consultations avec les employés et la vérification que les mesures de prévention sont correctement mises en œuvre.

2- Exigences émotionnelles

Exigences émotionnelles-2

Les exigences émotionnelles, qui font partie des 6 facteurs de risques psychosociaux, concernent les interactions avec autrui, comme la gestion des émotions des clients ou des collègues. D'après une infographie de France TV Info, 52% des salariés français ont déjà ressenti de l'épuisement professionnel, et 30% d'entre eux ont déjà consulté un médecin pour des problèmes liés au travail.

L'employeur a l'obligation de veiller à ce que les travailleurs bénéficient de soutien émotionnel et de formations appropriées pour mieux gérer ces exigences émotionnelles (article L4121-1 du Code du travail).

Exemple concret :

Des infirmières d'un hôpital qui sont régulièrement confrontées à des situations émotionnellement éprouvantes, comme le décès de patients, et doivent gérer les émotions des proches. Ces exigences émotionnelles peuvent entraîner un épuisement professionnel et des troubles anxieux chez ces professionnels de la santé.

Solution , l'hôpital pourrait mettre en place des groupes de soutien pour les infirmières, leur offrir des formations en gestion des émotions et promouvoir une culture d'entreprise bienveillante et empathique. Les élus du personnel peuvent contribuer à la mise en place de ces mesures en encourageant la direction à prendre en compte le bien-être émotionnel des employés et en s'assurant que les dispositifs de soutien sont efficaces et adaptés aux besoins des travailleurs en termes de risques psychosociaux.

3- Manque d'autonomie

Manque dautonomie-2

Le manque d'autonomie au travail, comme la faible latitude décisionnelle ou le contrôle excessif, est un facteur de risque psychosocial qui peut engendrer du stress, de la frustration et une faible satisfaction professionnelle. Selon la pyramide de Maslow adaptée au contexte professionnel, l'autonomie et la réalisation de soi sont des besoins fondamentaux pour les travailleurs.

L'employeur a l'obligation de promouvoir l'autonomie des travailleurs, en leur offrant des opportunités de prise de décision, en leur accordant une certaine latitude et en les impliquant dans la résolution des problèmes (article L.4121-1 du Code du travail).

Exemple concret :

Une chaîne de production où les ouvriers effectuent des tâches répétitives et sont étroitement supervisés par leurs supérieurs. Ce manque d'autonomie peut engendrer du stress, de la frustration et une faible satisfaction professionnelle chez les employés.

Pour remédier à cette situation, l'entreprise pourrait envisager de diversifier les tâches des ouvriers, leur accorder plus d'autonomie dans la réalisation de leur travail et mettre en place des formations pour renforcer leurs compétences. Les élus du personnel ont un rôle à jouer dans la promotion de l'autonomie au sein de l'entreprise, en soutenant ces initiatives et en s'assurant que les travailleurs disposent des ressources et du soutien nécessaires pour exercer leur métier de manière autonome et épanouissante.

4- Rapports sociaux au travail dégradés

Les rapports sociaux dégradés au travail, tels que les conflits interpersonnels, le manque de soutien social et les discriminations, font partie des 6 facteurs de risques psychosociaux qui peuvent provoquer du stress, des troubles de l'humeur et des problèmes de santé mentale. La vidéo "Le harcèlement au travail" illustre les conséquences néfastes d'un environnement de travail toxique et l'importance de maintenir des relations saines entre collègues.

L'employeur a l'obligation de veiller à un environnement de travail sain et respectueux en mettant en place des mesures pour prévenir et gérer les situations conflictuelles et en favorisant une culture d'entreprise inclusive (article L.4121-1 du Code du travail).

Exemple concret :

Un bureau où un employé est victime de harcèlement moral de la part de ses collègues et ne reçoit pas de soutien de la part de sa hiérarchie. Ces rapports sociaux dégradés peuvent provoquer du stress, des troubles de l'humeur et des problèmes de santé mentale chez la personne concernée.

Pour remédier à cette situation, l'entreprise pourrait instaurer une politique anti harcèlement, former les managers et les employés sur la résolution de conflits, et promouvoir une culture d'entreprise inclusive et solidaire. Les élus du personnel ont également un rôle à jouer en s'assurant que ces mesures sont correctement mises en place, en soutenant les victimes de harcèlement et en contribuant à la promotion d'un environnement de travail sain et respectueux pour tous les employés.

5- Les conflits de valeurs

Les conflits de valeurs, tels que les divergences éthiques ou les incohérences entre les valeurs personnelles et celles de l'entreprise, font partie de 6 facteurs de risques psychosociaux au travail.

La responsabilité de l'employeur est de promouvoir des valeurs éthiques et de veiller à leur cohérence avec celles des employés, afin de maintenir un environnement de travail sain et épanouissant.

Exemple concret :

Un employé travaillant pour une entreprise pharmaceutique qui découvre que celle-ci commercialise un médicament dont les effets secondaires n'ont pas été suffisamment étudiés. Ce conflit de valeurs peut provoquer chez lui une détresse psychologique, une baisse de motivation et des troubles de l'engagement.

Pour remédier à cette situation, l'entreprise pourrait élaborer un code de conduite clair, communiquer de manière transparente sur ses valeurs et ses pratiques, et mettre en place des espaces de dialogue pour que les employés puissent exprimer leurs préoccupations éthiques. Les élus du personnel ont également un rôle à jouer en soutenant les employés confrontés à des conflits de valeurs et en veillant à ce que l'entreprise mette en œuvre des pratiques éthiques et responsables.

6- Insécurité de la situation de travail

L'insécurité de la situation de travail, comme la précarité de l'emploi, les restructurations ou les menaces de licenciement, est un facteur de risque psychosocial qui peut générer du stress, de l'anxiété et des troubles du sommeil.

L'obligation de l'employeur est de protéger la santé et la sécurité des travailleurs face à l'insécurité de la situation de travail (article L4121-2 du Code du travail).

Exemple concret :

Une entreprise du secteur de la presse qui annonce des licenciements massifs et des restructurations pour faire face à la baisse des revenus. Les employés concernés peuvent ressentir de l'anxiété, du stress et des troubles du sommeil liés à l'insécurité de leur situation professionnelle.

Pour pallier cette situation et à ces risques psychosociaux, l'entreprise pourrait communiquer de manière transparente sur les changements organisationnels, proposer des mesures d'accompagnement pour les employés touchés, comme des formations ou des aides à la reconversion, et encourager la mobilité interne. Les élus du personnel ont également un rôle à jouer en soutenant les employés face à l'insécurité de la situation de travail et en veillant à ce que l'entreprise mette en œuvre des mesures adaptées pour protéger la santé et la sécurité de ses employés.

Livre blanc : les facteurs de risques psychosociaux et leurs conséquences en entreprise