Comment prévenir les risques psychosociaux au travail ?

Posté le 26 avril 2021 | Dernière mise à jour le 4 octobre 2022

RPS au travail

Les risques psychosociaux au travail menacent la santé physique et la santé mentale des salariés. Il est indispensable d’engager une démarche de prévention des risques psychosociaux afin d’améliorer la qualité de vie au travail. Quels sont les facteurs de risque aggravant le stress professionnel ? Comment les identifier et les prévenir ?

Quels sont les risques psychosociaux au travail ?

Les risques psychosociaux, aussi appelés RPS, sont des risques survenant dans le cadre du travail ou sur le lieu de travail et pouvant affecter la santé physique, mentale ou sociale des salariés. Les RPS dépendent donc des conditions de travail. L’INRS (Institut national de Recherche et de Sécurité) estime qu’il existe trois grandes catégories de risques psychosociaux :

  • Le risque de stress, qui peut être occasionné par des contraintes de travail trop fortes, un surmenage, l’exercice de pressions, la concurrence entre plusieurs salariés, l’épuisement professionnel, burn-out, etc.
  • Le risque de violence interne à l’entreprise, qui peut prendre la forme de harcèlement moral ou sexuel, de conflits, d’injures, de mauvaises relations de travail, etc.
  • Le risque de violence externe à l’entreprise, donc occasionnée par un tiers : harcèlement de la part d’un collaborateur d’une entreprise partenaire, usagers ou clients insultants ou menaçants, agression, etc.

 

Favoriser une démarche de prévention collective des RPS

L’évaluation

Les risques psychosociaux doivent être répertoriés chaque année au sein du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Ce document légal est le fondement de toute politique de prévention des RPS au travail. Il doit s’appuyer sur une analyse fine, à la fois quantitative et qualitative sur l’environnement de travail. Il est alors utile d’établir des diagnostics précis, notamment en intégrant les témoignages de plusieurs salariés.

Plan d’action

Avec un document unique (DUERP) détaillé et mis à jour annuellement d’évaluation des risques professionnels, il est ensuite possible de construire un plan d’action efficace afin de prévenir les risques psychosociaux. Ce plan de prévention des risques professionnels se résume en un objectif : agir pour prévenir.

 

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Trois niveaux de démarches de prévention

Le plan de prévention des risques psychosociaux au travail doit intégrer ce que l’on appelle communément les trois niveaux de prévention identifiés.

La prévention primaire

Le niveau primaire de prévention est à privilégier en priorité. Il consiste à réduire, voire à éradiquer les risques en s’attaquant directement à l’organisation du travail, au management organisationnel et à l’environnement professionnel : repenser les missions de chacun, mais aussi les processus de production, les fiches métiers, etc.

La prévention secondaire

Vient ensuite le niveau secondaire de prévention des risques, qui concerne directement les acteurs au centre du plan d’action face aux risques : les salariés. La prévention secondaire est utile dans un contexte où un facteur de stress est identifié. Elle vise alors à en réduire au maximum les conséquences : actions ciblées telles que des formations de prévention du stress au travail, ou sur les violences physiques, par exemple.

La prévention tertiaire

Le niveau tertiaire de prévention s’applique non pas pour prévenir les risques, mais pour en réduire les conséquences lorsque des dommages sont survenus : groupe de parole ou cellule psychologique à la suite de harcèlement ou d’une agression, par exemple.

 

Ce à quoi le CSE doit veiller pour travailler sur la prévention des risques psychosociaux 

  • Identifier tous les facteurs de risques, à chaque niveau de production
  • Combattre les risques psychosociaux par une prévention collective
  • Identifier les risques psychosociaux de chaque ordre : stress, violence interne et violence externe
  • Partir des expériences des salariés pour mettre à jour le document unique (DUERP), afin de combler les lacunes des diagnostics précédents
  • Identifier et contacter des acteurs référents pour chaque facteur de risque : médecine du travail et psychologue, référent harcèlement CSE, etc

RPS au travail

Les signaux qui alertent une forte exposition aux risques psychosociaux

Plusieurs études ont mis en avant des métiers-types, potentiellement plus exposés que la moyenne aux risques psychosociaux au travail : personnel hospitalier, enseignants, professionnels en free-lance, etc. Au-delà de ces typologies, ce sont avant tout des signaux précis qui doivent alerter sur une forte exposition au RPS :

  • Charge de travail trop importante ;
  • Missions, heures de travail mal définies ;
  • Exposition à des tiers (clients, patients, usagers) ;
  • Compensation des risques insuffisante : horaires contraignantes, faible rémunération ;
  • Concurrence interne et externe, mauvais climat social ;
  • Isolement.

Toutes ces situations de travail peuvent alors se traduire par un absentéisme plus élevé, une baisse de la motivation, du turn-over ou encore une détérioration des relations de travail, qui sont autant de signes de stress.

 

Le CSE peut-il participer à des groupes de prévention initiés par la direction ?

Selon le Code du travail, c’est l’employeur qui porte l’obligation de sécurité et d’intégrité physique et mentale de ses salariés. Bien évidemment, cela n’exempte en aucun cas les délégués du personnel d’être un acteur de premier plan de la politique de prévention des risques psychosociaux. Dans les entreprises où elle existe, c’est la CSSCT (commission santé, sécurité et conditions de travail) du comité social et économique qui doit s’emparer de ces problématiques.

 

Mettre en place un véritable dispositif de prévention

Clarification de la politique de prévention de l’entreprise et engagement de la Direction

  • Mise à jour du DUERP
  • Établissement de la politique de prévention conjointement avec la direction et le CSE

Clarification de la responsabilité des différents acteurs impliqués

  • Identifier un référent direction : employeur ou représentant (RH par exemple)
  • Impliquer la médecine du travail, un psychologue du travail et d’autres services de santé
  • Désigner des référents CSE : harcèlement, maladie professionnelle, gestion du stress, etc.

Caractère pluridisciplinaire de la gestion des risques psychosociaux 

  • Campagnes de communication et de sensibilisation du personnel
  • Formations ciblées
  • Protocoles de réduction des facteurs de risques
  • Renforcement de la sécurité
  • Réorganisation du travail
  • Mise en place de mesures nécessaires pour assurer et promouvoir la qualité de vie au travail
  • Etc.

Veille et dialogue social

  • Audition régulière des salariés
  • Réunions CSE thématiques
  • Information régulière de l’employeur

 

Analyse du plan d’action et des résultats

Une fois qu’une politique efficace de prévention des risques psychosociaux au travail est mise en place pour la santé des salariés, il est primordial d’organiser par la suite un suivi des évolutions dans l’entreprise. L’objectif est de développer le bien-être au travail pour viser l’amélioration des conditions de travail, et réduire la pénibilité. Cette étude permettra, par la suite, de mettre à jour le DUERP, et d’évaluer à la fois :

  • Les facteurs de risques
  • La prévention mise en place contre ces facteurs de risques

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